Le Sénégal sous le choc : Hommage à Momar-Coumba Diop, une figure emblématique
Momar-Coumba Diop, missionnaire laïc, a laissé un vide immense depuis sa disparition il y a quarante jours. Sa famille biologique et sa « famille très étendue », selon les mots de son ami Jean Copans, restent bouleversées. Sa mort a été un coup dur, d’autant plus que, fin avril, il semblait en pleine forme sur une photo prise par son ami Charles Becker.
Jusqu’à fin mai, aucun signe de vie de Momar. Inquiétant pour ses proches avec qui il échangeait quotidiennement, notamment sur la crise politique opposant le pouvoir de Macky Sall et l’opposition radicale. La décision du président Sall de reporter la présidentielle de 2024 menaçait la stabilité nationale, préoccupation majeure pour Momar, grand défenseur de la laïcité et du citoyen sénégalais.
Momar a marqué la recherche au Sénégal. Dès son recrutement à l’Université de Dakar en 1981, il fonda un groupe influent avec des intellectuels de premier plan comme Mohamed Mbodj et Souleymane Bachir Diagne. Ce groupe, appuyé par Thandika Mkandawire du Codesria, s’est engagé corps et âme dans ses recherches, publiant des ouvrages de référence comme Sénégal. Trajectoires d’un État et Le Sénégal sous Abdou Diouf.
Avec des amis, Momar créa en 2004 le Centre de recherche sur les politiques sociales (Crepos) qu’il dirigea bénévolement jusqu’en 2009. Respecté et estimé, il était intransigeant sur les questions d’éthique et tenait à sa liberté de chercheur. Tout en assurant la relève scientifique au Sénégal, il jouait un rôle clé dans l’édition de travaux académiques et veillait à la rigueur scientifique.
Hommage mérité pour cet intellectuel exceptionnel et ami. Son intégration dans la « famille très étendue » de Jean Copans et son exemple inspirent encore aujourd’hui. L’appel est lancé pour que l’État sénégalais lui rende hommage et que son exemple éclaire la jeunesse.