Le Sénégal fait face à un ralentissement des progrès en santé reproductive

Un rapport récent de la revue britannique The Lancet met en lumière une diminution préoccupante des progrès réalisés par le Sénégal en matière de santé reproductive. Intitulé « Suivi des progrès en santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, adolescente et en nutrition », le document a été publié ce lundi à Dakar. Il souligne une baisse significative dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, une réalité qui interpelle les acteurs de la santé.

Cheikh Mbacké Faye, directeur exécutif de l’African Population and Health Research Center (APHRC), a exprimé son inquiétude face à ce constat. « Un ralentissement alarmant des progrès du taux d’amélioration dans le domaine de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile, a été observé » a-t-il déclaré. Selon lui, cette situation est exacerbée par des crises globales telles que la pandémie de Covid-19, l’insécurité alimentaire, les conflits armés et le changement climatique. Il a également souligné que la priorité ainsi que le financement consacré à ces secteurs ont diminué.

Le ministre de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal, Ibrahima Sy, est allé plus loin en qualifiant la situation actuelle de « niveaux inacceptables » de mortalité maternelle. « Environ 287 000 femmes sont décédées pendant ou après une grossesse ou un accouchement en 2020 », a-t-il précisé. Selon lui, 87% de ces décès maternels, principalement évitables, ont été enregistrés en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Le Sénégal, a-t-il rappelé, a mis en œuvre plusieurs plans pour réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile, et se trouve aujourd’hui à un tournant décisif.

D’après ce que nous avons lu chez nos confrères de Sud Quotidien, le rapport poursuit en notant que les taux annuels moyens de réduction de la mortinatalité et de la mortalité dans les pays à faible revenu entre 2016 et 2022 étaient de l’ordre de 2 à 3%. Ce taux, nettement inférieur à celui enregistré entre 2000 et 2015, reste bien en-deçà des impératifs fixés par les Objectifs de développement durable (ODD).