Le Sénégal accueillir du 28 au 31 juillet, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la Forêt, porte-parole du Gouvernement français. Selon un communiqué du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, envoyé à Senego, cette visite s’inscrit dans les traditions séculaires de fraternité et de coopération entre la France et le Sénégal. Elle aura comme support majeur, un plaidoyer fort pour le 4 par 1000, initiative qui tente de concilier sécurité alimentaire et lutte contre le dérèglement climatique.
Et occasion pour le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, de souhaiter, à sa manière, le bienvenu au pays de la Téranga, son collègue. En produisant une contribution axée dans le domaine de l’agriculture.
Pour Papa Abdoulaye Seck, « nous devons, nous nourrir autrement en cultivant autrement. Pour cela, d’aucuns disent que nous devons « produire plus et mieux », décodage conceptuel visible à travers la vision stratégique de son Excellence Monsieur Macky Sall. Sous ce prisme, « produire plus et mieux » signifie nourrir le monde sans le détruire, concilier enjeux socioéconomiques, enjeux environnementaux et enjeux de santé publique, léguer aux générations futures un héritage environnemental de qualité, régler les problèmes du présent et rationnaliser la réflexion sur le devenir, accepter qu’une agriculture ne peut se développer que grâce à une diversité des approches et des systèmes de production ».
Cette conception, avance le spécialiste en politiques agricoles, a conduit à retenir des convictions fortes, au Sénégal. A l’en croire, « la première est que la recherche doit revisiter ses paradigmes pour générer des connaissances et des technologies associant environnement, santé publique et socio économie car il s’agit de créer les conditions d’une compétitivité agricole, concept qui, de nos jours, n’est plus purement économique mais bioéconomique. Ainsi, notre recherche agronomique, à travers l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), en relation avec ses partenaires dont les instituts français basés au Sénégal (CIRAD et IRD), a divers acquis ou actions concrètes sur l’amélioration de la fertilité des sols, l’adaptation aux changements climatiques, les pratiques agro-écologiques séquestrant du carbone (gestion de la matière organique, jachères, association légumineuses-céréales etc.
La deuxième est que l’agro écologie ne se décrète pas, elle est co-construite, cogérée et co-évaluée. D’où la nécessité et l’urgence d’une domestication du concept pour en faire l’affaire de tous.
La troisième, c’est l’information et la formation des acteurs pour l’appropriation d’innovations technologiques intégrant productivité, qualité sanitaire, qualité phytosanitaire, qualité organoleptique et gestion durable des ressources naturelles.
La quatrième conviction est la massification de l’investissement pour avoir, au Sénégal, un plateau technique d’analyse des polluants chimiques (résidus de pesticides et métaux lourds) dans les produits agricoles et les matrices de l’environnement (sols, eaux), à l’instar du laboratoire CERES/Locustox, accrédité ISO/CEI 17025 par le Cofrac.
La cinquième conviction est la prise en charge du savoir faire et du savoir endogène reconnaissant, ainsi, que les « petits producteurs » ont souvent de bonnes raisons de faire ce qu’ils font.
La sixième est que, au Sénégal, dans le cadre de la prise en charge de l’équation « sécurité alimentaire et nutritionnelle et changements climatiques », nos orientations reposent sur : l’utilisation de variétés adaptées aux stress biotiques (insectes, maladies et adventices) et abiotiques (sécheresse, salinité, températures) en vue de favoriser la stabilisation et l’augmentation de la productivité des végétaux et du cheptel.
En matière d’intégration agriculture-élevage, soutient le ministre, des activités de recherche en cours portent sur un diagnostic du rôle de l’élevage dans un système mixte agriculture-élevage, en tenant compte des fortes compétitions autour de l’usage des biomasses.
(…) Il s’agit, en fait, pour nous, de stopper l’érosion hydrique, l’érosion éolienne et la salinité qui ont affecté 2,5 millions d’hectares et entraînent une perte de PIB de 1%. Par ailleurs, il est souvent évoqué d’utiliser davantage la biotechnologie.
En définitive, ajoute Papa Abdoulaye Seck, il faut considérer la biotechnologie comme un facteur de maintien et de renforcement de la biodiversité grâce à une meilleure caractérisation moléculaire des spéculations agricoles.