Publicité

Le "désordre global" de la Conférence de Munich

Pour la presse russe, aucun message clair n’a été envoyé au monde concernant les intentions de l’Occident. La Russie estime quant à elle qu’une nouvelle ère des relations internationales commence.

Les titres de la presse russe sont éloquents : “Le désordre global de Munich”, pour Kommersant ; “Nervosité à Munich”, sur le site du quotidien gouvernemental Rossiiskaïa Gazeta ; “Munich révèle à quel point les élites occidentales sont déboussolées”, estime la Nezavissimaïa Gazeta ; “La confrontation de Munich”, titre pour sa part Expert ; “Le crépuscule de l’Occident”, résume carrément le site Lenta.ru.

Publicité

“La conférence sur la sécurité de Munich s’est achevée sans avoir pu envoyer au monde de signal clair sur les intentions de l’Occident. Les représentants de l’UE et des États-Unis se sont accordés sur la prolongation de la coopération militaire transatlantique, mais n’ont pas pas pu s’entendre sur le financement de l’Otan”, développe le magazine Expert. En effet, poursuit le titre, “les leaders européens soutiennent le maintien des sanctions, mais ne semblent pas craindre la Russie, car, malgré les pressions de l’administration Trump, ils refusent d’augmenter leurs dépenses militaires”.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a placé son intervention dans la continuité du discours historique de Vladimir Poutine prononcé, il y a dix ans tout juste, dans la capitale bavaroise. Pour le quotidien Kommersant,“Sergueï Lavrov a décrété l’ouverture d’une nouvelle époque dans les relations internationales”. Pour le site d’information proche des positions du Kremlin Vzgliad, “Lavrov n’a pas laissé Munich devenir le théâtre d’une critique irresponsable [à l’égard de la Russie]”.

Publicité

Les institutions de la guerre froide n’ont pas su s’adapter aux nouvelles réalités

“Vladimir Poutine avait, en 2007, appelé à une évaluation commune des problèmes globaux et à l’élaboraltion de solutions collectives”, a rappelé Lavrov. “Or, cela avait été interprété comme un défi lancé à l’Occident. (…) Il avait mis en garde contre les conséquences désastreuses qu’aurait toute tentative d’empêcher l’instauration d’un monde polycentrique [ou “multipolaire”]. Et malheureusement, c’est ce qui s’est produit.”

“Aujourd’hui, c’est la fin d’une étape historique appelée Post-Cold War Order [l’ordre qui a suivi la fin de la guerre froide]. Son principal bilan est l’échec des efforts d’adaptation des institutions de la guerre froide aux nouvelles réalités. Le monde n’est devenu ni occidentalo-centré, ni plus sûr ou plus stable”, a martelé le ministre russe, avant de présenter sa vision de la nouvelle ère qui s’ouvre :

« J’espère que le choix se portera sur un ordre mondial démocratique, que vous pourrez apeler Post-West. Un monde où chaque pays, en vertu de sa souveraineté et dans le cadre du droit international, pourra chercher l’équilibre entre ses intérêts nationaux et les intérêts de ses partenaires, dans le respect de l’identité culturelle et historique de chacun.”

Avec courrierinternational.com

Votre avis sera publié et visible par des milliers de lecteurs. Veuillez l’exprimer dans un langage respectueux.

Dans le même thême

Laisser un commentaire