Le cri d’alarme des mareyeurs sénégalais face à des défis insurmontables
L’Union nationale des mareyeurs du Sénégal (Unams) a tenu une rencontre samedi 17 août à Kaolack, exigeant du gouvernement sénégalais une plus grande indulgence pour le secteur de la commercialisation des produits halieutiques. Les mareyeurs souhaitent une suppression des obstacles qui perturbent l’approvisionnement régulier des marchés.
Ils citent l’exemple du Maroc, principal fournisseur de poissons du Sénégal, où l’État soutient fortement le secteur. Avec une implantation massive de chambres froides, les produits halieutiques y sont conservés et vendus plus tard en cas de pénurie, ce qui évite toute perte.
Les dirigeants de l’Unams déplorent le manque de soutien de la Direction de l’entrepreneuriat rapide (Der), notamment pour les camions frigorifiques et les fonds d’emprunt. Le secteur du mareyage est livré à lui-même, et ceux qui y travaillent peinent à écouler leurs marchandises aussi bien localement qu’à l’export.
Les différences de poids des caisses de poisson de 40 kg, appelées couramment bagues, d’une localité à l’autre créent également des problèmes. À Touba ou Dakar, par exemple, les caisses pèsent trois fois plus qu’à Kafountine, entraînant des pertes importantes pour les vendeurs en déplacement.
Le manque de glace pour conserver les produits lors du transport constitue un autre défi majeur. Les mareyeurs qui doivent transporter des tonnes de poisson du Sud vers Dakar ou d’autres localités du Nord sont souvent confrontés à des retours de produits pour défaut de fraîcheur ou mauvaise qualité. Ce problème est accentué par les intermédiaires qui compliquent encore les relations entre les mareyeurs et les entreprises industrielles, exigeant des paiements additionnels non conformes aux principes de commerce équitable.
Cette situation met en lumière les graves difficultés rencontrées par les mareyeurs sénégalais, appelant à des solutions urgentes pour soutenir ce secteur crucial de l’économie.