Le Congo-Brazzaville craint une « guerre régionale » suite à l’avancée du M23 au Kivu

Le Congo-Brazzaville craint une « guerre régionale » suite à l’avancée du M23 au Kivu

Le Congo-Brazzaville exprime son inquiétude face à la dégradation de la situation dans la RDC voisine et appelle à de sérieuses négociations pour y mettre fin.

Le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso Le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso a dit craindre une “guerre régionale” dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où des combattants du M23 et des troupes rwandaises sont à l’offensive, prônant le “dialogue” entre Kinshasa et Kigali, dans un entretien à la chaîne France 24 lundi.

Un signal d’alarme pour éviter la propagation de la guerre

“On peut craindre une guerre régionale”, a affirmé le chef d’Etat, tout en misant sur “la sagesse africaine” pour éviter d’en arriver là. M. Sassou Nguesso, dont le nom a circulé pour prendre le relais de la médiation peu concluante conduite par l’Angola sous l’égide de l’Union africaine, a assuré que les Africains devaient rester “au centre” des pourparlers pour une sortie de crise, laissant entendre qu’il était disposé à jouer un rôle.

“On verra (…) cela est vrai, nous avons de bonnes relations avec les deux présidents, nous avons discuté de cette question dans le passé avec le président (de la RDC Félix) Tshisekedi et avec le président (rwandais) Paul Kagame plusieurs fois”, a-t-il dit. “On créera les conditions pour qu’ils se rencontrent.” Les sanctions contre le Rwanda, réclamées avec insistance par Kinshasa, “n’ont pas toujours réglé les problèmes”, a encore estimé le président congolais.

Après s’être emparés fin janvier par une offensive éclair de Goma, capitale du Nord-Kivu, le groupe armé M23 (“Mouvement du 23 mars”) a pris le contrôle dimanche de Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Environ 4.000 militaires rwandais sont présents dans l’est de la RDC et les derniers combats ont fait près de 3.000 morts, selon l’ONU.

L’Union africaine (UA), critiquée pour ses prises de positions jugées timorées, a appelé dimanche “au retrait immédiat du M23 et de ses partisans”, mettant en garde contre “une balkanisation de la RDC” et l’éclatement du pays avec des pans entiers de territoire échappant désormais au contrôle de Kinshasa. Elle n’a toutefois pas explicitement mentionné le Rwanda.

Depuis la récente intensification des violences, les appels de la communauté internationale à une désescalade avec un cessez-le-feu et un retrait des troupes rwandaises se sont multipliés, jusqu’ici en vain, sur fond de vive inquiétudes que le conflit ne dégénère en guerre régionale. L’Ouganda et le Burundi voisins, mais aussi l’Afrique du Sud ont déployé des troupes dans la région en appui à l’armée congolaise. Le M23 a exigé samedi dans un communiqué “le retrait immédiat” des soldats burundais présents dans le Sud-Kivu.

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