Laisser paître ou envoyer paître, par Yoro BA

Ethique ou pas éthique, la transhumance reflète et reflétera bien, quoique on en dise, la liberté absolue d’aller et venir, de se mouvoir comme il vous sied dans l’espace politique; démocratie et constitution obligent.

La question qui vient à l’esprit est: faut-il en matière de transhumance politique, « Laisser paître ou  envoyer paître ? ». Ni l’un ni l’autre ne peuvent être appliqués sans un esprit discernement!

L’opposition clairsemée ne veut pas être dégarnie davantage et appellera toujours le pouvoir à envoyer paître les « traîtres » et les dissidents ».

Mais qu’elle se le tienne pour dit: Qui frappe à la porte de l’émergence sera admis mais qu’ elle sache bien  que l’accueil n’est pas et ne doit être  en aucune manière assujettie à une quelconque  garantie en matière d’impunité; la possible admission n’absoudra nullement ipso facto quelqu’un.

Quand le Président Macky Sall dit combattre  la transhumance, il est sincère; il s’agit pour lui de décrier la facette immorale et abjecte tant décriée et rejetée de tous de cette pratique: transhumer pour échapper à la justice.

Quand le Président  défend la transhumance, il ne s’agit point de vouloir  laisser paître  à tout bout de champ; c’est l’autre facette de la question: la nation, l’éducation, le code sénégalais des bonnes mœurs ou tout simplement le bon sens   lui commandent, lui imposent de recevoir, d’accueillir tout  individu qui frappe à la porte et demande à participer à l’avènement d’un Sénégal émergent; l’impétrant  sera accueilli, à bras ouvert, à cœur ouvert  mais aussi à yeux ouverts  car le peuple est désormais très regardant sur tout ce qui est relatif à la reddition des comptes et à tout ce qui touche  à  l’impunité.

A chaque fois qu’il en ira autrement, ensemble levons nous et vociférons; redoublons de vigilance de telle manière que si un lobby, comptant sur sa légendaire magnanimité, voulait amener le Président à l’indulgence, que notre unanime  réprobation l’en dissuadât.

C’est vraiment une obligation pour lui d’accueillir tout postulant mais  bien sûr, cela doit s’opérer,  selon certains critères de « Pureté », de compétence, de sincérité de repentance.

En passant, faisons aussi le distinguo entre le pouvoir et l’opposition.

Le camp du pouvoir  comprend ceux qui l’exercent mais aussi  tous ceux qui ont permis aux tenants actuels de l’exercer, car quelque  part, ils en sont moralement et « comptablement » responsables et plus que quiconque ils doivent jouer leur rôle de contre pouvoir.

Sachons aussi  raison garder: Il ne peut y a voir de fatwa collective mais surement il faut un  esprit de discernement.

Quoique il advienne ! Seul le peuple a le droit d’accorder des permis définitifs de transhumer, par la puissante arme qu’elle détient entre ses mains: le fameux  vote sanction .

Tout le monde peut venir rejoindre l’équipe gouvernementale ou la majorité présidentielle ou simplement la masse silencieuse et agissante de supporters du pouvoir; une chose est, pour le Président, de devoir tendre la main à tous; une  autre est la responsabilisation des venants en fonction des compétences, de la représentativité (porteurs de voix ou  porte-voix ou voix simplement qui portent, loin et bien); tout pouvoir a besoin de cela; on leur exigera d’être compètent mais on leur demandera aussi d’être pur et sans tache.

Tant qu’on y est: Parlons aussi de la transhumance de chefs religieux (je ne parle pas de guides religieux); qui reprochera à un enturbanné  vaincu ou convaincu par l’air du temps, d’afficher aujourd’hui son adhésion à la vision du nouvel élu  même si hier, il l’avait fait pour un autre président. Entretenons nous, aussi, à la loupe, des partis transhumants au gré des coalitions.

Par ailleurs, viendrait-il à l’idée à quelqu’un de grogner si le Président  faisait appel  à la compétence avérée d’un haut personnage comme lamine  Loum, vert ou apparenté peu importe, dans tel ou tel domaine de spécialité.

Soyons d’abord regardant sur le profil, le potentiel, le bagage technique ensuite chipotons  sur la « propreté.

Il ne saurait être question d’admettre, dans la prairie du pouvoir, des brebis galeuses; tel ne peut être la pensée du Président Macky Sall; reconnaissons lui au moins la volonté de bien faire, de mieux faire.

Non ! Personne au Sénégal aujourd’hui ne veut de personnes qui sentent le roussi ou l’odeur nauséabonde de biens mal acquis, de  proies potentielles de la Crei, de l’Ofnac…

Nous ne pouvons pas vouloir  restreindre la prolifération de partis en les ramenant à 4 ou 3 grands courants et parallèlement refuser la recomposition par transhumance; assainir les mœurs ? Oui nous sommes d’accord mais de grâce, ne  parquons pas  tous les transhumants dans le même enclos !

Transhumez d’une prairie marron calcine à une prairie verte ou couverte de bleuets, pas un chat ne miaulera !

Transhumer uniquement pour paître tranquille, paître l’argent, le foin, le « Ngogne » du contribuable à l’ abri de l’épée de Damoclès? Dame justice et la conscience du peuple ne peuvent plus  l’accepter car cela est aussi nuisible et répréhensible que fumer l’Herbe  qui tue.

Papillonnez ! Butinez de fleur en fleur de parti, de pétale en pétale de  coalition !

Transhumez comme bon vous semble; la démocratie et la constitution vous le permettent

Mais une chose est sûre et de nos jours communément  admise; et c’est  une posture de rupture: l’argent sale ne circulera plus; le Président MS ne distribuera plus de « liquide » à  tout bout de champ; il préfère investir dans le peuple et le pays profond; par conséquent, tranquillisez-vous donc:  L’Apr ne peut être le refuge ou le repaire de prédateurs et déprédateurs fuyant   le couperet de la justice et  les fourches de la vindicte populaire; les abonnés du « jalgati », les vrais faux  transhumants, nous devons les envoyer paître…

Yoro Bâ Conseiller

Municipal Hann-BeliAir

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