La transparence des comptes en question : enjeux juridiques et politiques

Dans le cadre d’un État de droit, la reddition des comptes s’impose comme une exigence primordiale. En effet, toute accusation doit être étayée par des preuves solides, tandis que l’innocence bénéficie d’une présomption absolue, souligne-t-on dans un article sur Sud Quotidien. Cependant, le climat médiatique et politique autour des auditions consécutives à la diffusion du Rapport de la Cour des Comptes semble négliger ce principe fondamental.
Il est essentiel de rappeler que, dans une démocratie respectueuse de ses règles, une convocation à la Division des Investigations Criminelles (Dic) ou un placement sous mandat de dépôt ne constituent en aucune manière une déclaration de culpabilité. Il s’agit simplement d’étapes procédurales distinctes d’une condamnation. Sud Quotidien rapporte qu’actuellement, certaines voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles perçoivent comme une « justice des vainqueurs » ou des « règlements de comptes politiques ». Ces accusations précipitées et cette suspicion systématique affaiblissent les institutions et sapent la confiance dans le processus judiciaire.
Lors de l’émission « Objection » dirigée par Baye Oumar Guèye sur Sud Fm, le professeur Jean-Louis Corréa, expert en droit et vice-recteur à l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane, a souligné la nature non punitive des cautions astronomiques fixées pour certains justiciables. Selon l’article de Sud Quotidien, ces cautions servent à garantir la disponibilité de l’accusé et ne doivent pas être interprétées comme des sanctions ou des aveux. Si des doutes subsistent quant à la légitimité des capitaux concernés, il appartient à l’Ofnac de mener des enquêtes conformes aux procédures légales pour en vérifier la licéité.
C’est donc dans un souci d’équité et de droit que les institutions judiciaires doivent être consolidées. Le professeur Corréa souligne l’importance de juges intègres et indépendants pour instaurer un véritable État de droit. La décision récente du Conseil constitutionnel concernant la loi interprétative sur l’amnistie, rendue publique le 23 avril 2025, est un exemple clair de choix juridiques nets pouvant restaurer la confiance des citoyens.
D’après l’analyse proposée par Sud Quotidien, la reddition des comptes ne doit pas être perçue comme une vengeance, mais comme une revendication collective en faveur de la transparence et de la responsabilité. S’enrichir n’est pas interdit, tant que cela résulte d’une activité légale et que les lois sont respectées. La justice, pour sa part, doit demeurer un instrument de droit, loin des spectacles médiatiques et des manipulations politiques. C’est en restant fidèle à son essence que la justice pourra servir d’exemple et promouvoir une société basée sur le mérite et l’effort.