La France gèle les avoirs d’Elias d’Imzalène, militant propalestinien, suscitant des débats sur la liberté d’expression
Dans un arrêté publié jeudi dernier au Journal Officiel, les autorités françaises ont décrété le gel des avoirs d’Elias d’Imzalène, un militant en faveur de la Palestine. Cette décision s’inscrit dans un contexte de controverse politique et médiatique entourant cette figure militante depuis plusieurs mois.
Selon le texte officiel consulté par nos confrères de Anadolu, « les fonds et ressources économiques qui appartiennent à, sont possédés, détenus ou contrôlés » par Elias d’Imzalène « font l’objet d’une mesure de gel des avoirs pour une durée de six mois ». Le document ne précise pas les raisons de cette mesure, qui intervient peu après sa condamnation à cinq mois de prison avec sursis pour incitation à « l’intifada dans Paris » lors d’une manifestation en septembre dernier à Paris.
Dans un entretien avec Anadolu, le militant a dénoncé ce qu’il considère comme un « acharnement » et une tentative de « répression » des voix critiques envers « les événements à Gaza ». Il affirme avoir découvert la décision de gel par un article du Figaro, qui concluait à une « mesure administrative liberticide contre [son] combat pour la liberté et la justice à Gaza ».
Elias d’Imzalène a fait appel de sa condamnation prononcée le 19 décembre par le tribunal judiciaire de Paris pour « provocation publique à la haine », qu’il juge « injuste ». Il entend introduire un recours devant le tribunal administratif pour obtenir l’annulation de l’arrêté gouvernemental sur le gel de ses avoirs, estimant qu’il s’agit d’un « acharnement organisé sans preuves ».
Se déclarant déterminé à continuer son soutien envers le peuple palestinien et à dénoncer ce qu’il qualifie de « génocide à Gaza », il place sa « confiance en [ses] avocats pour que la vérité éclate ». D’Imzalène conclut en soutenant que « nous sommes du côté de la liberté quand d’autres sont du côté des génocidaires ».
Son avocat, Maître Rafik Chekkat, critique cette « mesure arbitraire » qui, selon lui, établit « un précédent dangereux en matière de liberté d’expression ». Maître Chekkat regrette qu’alors même qu’une trêve a été annoncée à Gaza, « les soutiens aux droits des Palestiniens continuent d’être réprimés en France ».
Pour rappel, Elias d’Imzalène avait été placé en garde à vue fin septembre après que le ministre de l’Intérieur d’alors, Gérald Darmanin, ait réagi à son appel à « l’intifada ». Condamné à cinq mois de prison avec sursis, il avait exprimé au micro d’Anadolu un sentiment de « soulagement », arguant que cette sentence constituait « une défaite totale pour les partisans du génocide ».
Cette situation intervient dans un contexte où d’autres militants propalestiniens continuent de faire l’objet de poursuites judiciaires en France pour leur soutien à la cause palestinienne et leur critique des politiques israéliennes.