En France, l’approvisionnement en armes vers Israël suscite des réactions controversées. Les propos d’Emmanuel Macron, Président de la République, sur l’arrêt des ventes d’armes potentiellement offensives ont ravivé le débat. Il a pourtant affirmé que la France limitait ses exportations à des équipements strictement défensifs, un point soutenu par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, qui précise que ces équipements sont destinés à la « réexportation ».
Lors d’une conférence de presse du Quai d’Orsay, Christophe Lemoine, porte-parole du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, a été interrogé par Anadolu concernant la non-suspension des licences pour du matériel militaire. « La ligne de la France est connue sur ce sujet-là », a-t-il affirmé, réitérant que « la France ne livre pas d’armes offensives » à Gaza. Les composants livrés s’intègrent dans des systèmes de défense comme le « Dôme de fer » israélien.
Cette politique soulève des questions sur le contrôle des exportations. Des entreprises françaises affirment ne pas pouvoir contrôler l’utilisation finale des composants exportés vers Israël. Cependant, Christophe Lemoine assure que le processus d’exportation est « extrêmement minutieux » et soumis à un contrôle strict. Chaque demande passe par « un examen interministériel extraordinaire », selon lui.
L’enquête menée par les journalistes Ariane Lavrilleux et Arno Pedram a révélé que la France a continué ses exportations en 2023, avec un accent sur les pièces pour missiles et systèmes de conduite de tir. Ces découvertes interrogent sur la transparence de la politique française, d’autant que les exportations vers Israël auraient doublé entre 2022 et 2023 pour atteindre 30 millions d’euros.
En parallèle, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a vivement critiqué l’appel de Macron à un embargo d’armes, le qualifiant de « honteux ». Il appelle les nations occidentales à soutenir Israël contre « les forces de la barbarie ». Ce contexte est exacerbé par les violences continues dans Gaza causant des milliers de victimes et les tensions régionales avec le Liban.