Justice britannique: Rejet d’une requête pour bloquer les exportations d’armes vers Israël, malgré les atrocités à Gaza

La Haute Cour de justice britannique a rejeté lundi une requête visant à bloquer les exportations d’armes britanniques vers Israël, malgré les preuves accablantes d’atrocités commises à Gaza. Cette décision, qui concerne notamment des composants d’avions de chasse F-35, a été vivement critiquée par plusieurs organisations de défense des droits humains, dont Human Rights Watch et Amnesty International UK.

La requête, déposée par l’association palestinienne Al-Haq et soutenue par Oxfam, contestait la « dérogation F-35 », une exception politique permettant au Royaume-Uni de poursuivre l’exportation de pièces pour le programme F-35 malgré la suspension d’autres licences d’exportation militaires liées au conflit. Les juges Males et Steyn ont estimé que cette dérogation était légale et ne pouvait être annulée par les tribunaux.

Yasmine Ahmed, directrice exécutive de Human Rights Watch UK, a qualifié la décision de « triste jour pour la justice, la reddition de comptes et le droit international – mais surtout pour le peuple palestinien ». Elle a souligné que la Cour n’avait pas pris en compte la sécurité du peuple palestinien et a insisté sur la responsabilité du Parlement britannique dans la surveillance du gouvernement et le respect de ses obligations internationales. Elle a ajouté que la décision ne marquait pas la fin de la lutte pour les droits des Palestiniens, mais plutôt le début d’un nouveau chapitre.

Sacha Deshmukh, directeur général d’Amnesty International UK, a partagé cette déception, soulignant que l’autorité limitée de la Cour n’exonérait pas l’exécutif ou le Parlement britannique de leurs responsabilités légales. Il a rappelé l’obligation légale du Royaume-Uni d’aider à prévenir et à punir les génocides, tout en dénonçant la poursuite des exportations d’armes vers Israël malgré les risques évidents de leur utilisation pour commettre de tels crimes. Il a également décrit la situation humanitaire catastrophique à Gaza, avec plus d’un million de personnes déplacées et un système de santé démantelé.

La décision de la Cour survient alors que la communauté internationale s’interroge de plus en plus sur le commerce d’armes entre le Royaume-Uni et Israël. L’armée israélienne a tué plus de 56 500 Palestiniens depuis octobre 2023 dans la Bande de Gaza. La Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, et Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de Justice (CIJ).

Il est important de noter que des tensions similaires existent au sein du gouvernement britannique concernant la politique d’exportation d’armes vers Israël, comme le montrent les tensions au sein du Foreign Office et la suspension de licences d’exportation d’armes. Des sources au sein du Foreign Office ont rapporté des dissensions internes sur la gestion de cette politique. Par ailleurs, la France a également été confrontée à des controverses concernant ses ventes d’armes à Israël, avec des actions de protestation comme le refus de dockers de décharger une cargaison militaire destinée à Israël. Ce refus illustre les préoccupations croissantes concernant l’utilisation de ces armes dans le conflit.

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