Israël-Iran : « Le Sénégal doit retrouver la clarté de sa posture », selon le Pr Samb

Israël-Iran : « Le Sénégal doit retrouver la clarté de sa posture », selon le Pr Samb

Le professeur Babacar Samb, spécialiste du monde arabe et ancien ambassadeur du Sénégal en Égypte, plaide pour un retour à une diplomatie sénégalaise plus active face à la montée des tensions entre Israël et l’Iran. Pour lui, le Sénégal ne doit pas rester silencieux.

Intervenant mardi sur les ondes de la Rfm, l’universitaire a lancé un appel à la clarté diplomatique :
« Le Sénégal a déjà mené des missions de médiation dans les années 1960, après la guerre des Six Jours. Ce n’est pas nouveau pour nous. » Une tradition que le pays, selon lui, gagnerait à renouer.

Le Pr Samb critique l’attentisme actuel des autorités sénégalaises.
« Notre pays peut jouer un rôle, mais il doit clarifier sa position. La neutralité actuelle crée une confusion. » Il pointe du doigt une frilosité dans l’attitude du Sénégal, notamment vis-à-vis des grandes puissances :
« On a peur de froisser les États-Unis ou d’être mal perçus par certains pays arabes, mais on ne peut pas rester ambigus. »

Au-delà des considérations militaires, il alerte sur une dérive plus profonde du discours politique :
« Israël dit vouloir éliminer militairement l’Iran, mais ce discours alimente la tension et pousse à la révolte dans la région. » Il évoque un basculement préoccupant :
« Il y a désormais une volonté d’humilier, de provoquer l’ennemi, même dans les mots. C’est inacceptable. »

Le professeur dénonce également une gestion opaque de l’information sur le terrain :
« On empêche même les journalistes de filmer les destructions. On cache les morts, on confisque les caméras. »

Enfin, il remet en cause l’argument souvent avancé de la menace nucléaire iranienne :
« Le problème est moral. Israël est le seul État du Moyen-Orient à disposer de l’arme nucléaire, mais il continue à accuser les autres. »

Son message est limpide : le Sénégal doit se repositionner comme une voix morale et diplomatique crédible.
« Il faut retrouver la clarté de notre posture historique. Il y va de notre crédibilité. La Ligue arabe, l’Union africaine, les Nations unies : toutes ces institutions existent, mais il faut que notre voix y soit ferme. C’est notre devoir. »

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