Israël et États-Unis : Vers l’expulsion des Palestiniens de Gaza ?

Jérusalem / Abderaouf Arnaout et Ikram Kouachi – Selon la radio publique israélienne, des pourparlers entre les États-Unis et Israël sont en cours pour mettre en place un fonds destiné à financer l’expulsion de Palestiniens de la bande de Gaza. Ce projet nécessiterait un budget de plusieurs milliards de dollars, et des contacts seraient également en cours avec des pays arabes pour conclure un accord à ce sujet. Ces pays n’ont toutefois pas été spécifiquement nommés.
Ces informations émergent quelques jours après un sommet arabe au Caire, où il a été unanimement rejeté toute approche de reconstruction de Gaza reposant sur l’expulsion de ses résidents. En effet, le plan arabe proposé et rejeté par les États-Unis, prévoyait la création d’un « Comité de gestion de Gaza » pour diriger la région temporairement sous la tutelle du gouvernement palestinien. L’idée était d’écarter toute faction armée de l’administration transitoire.
La radio israélienne a souligné les efforts des États-Unis et d’Israël pour mener à bien ce projet d’expulsion. Tel Aviv et Washington travaillent à obtenir un financement qui comprendrait la reconstruction de Gaza, la création de nouvelles communautés, et la mise en place d’opportunités d’emploi et d’institutions de services dans les pays d’accueil potentiels. Les prévisions américaines estiment que ces infrastructures pourraient inciter de nombreux habitants de Gaza à quitter la région volontairement.
Tony Blair, ancien Premier ministre britannique, est sollicité pour soutenir la collecte de fonds pour ce projet, par le biais de l’institut qu’il dirige, le Tony Blair Institute for Global Change. Son implication pourrait aider à mobiliser des ressources importantes pour soutenir cette initiative.
L’administration américaine a mis en place une équipe spéciale pour suivre et coordonner ce projet avec la Direction de la migration de Gaza sous responsabilité israélienne. Cela afin de faciliter l’émigration des Palestiniens de Gaza, sans recourir à des expulsions forcées. Depuis le début de cette offensive militaire en octobre 2023, plus de 48 400 Palestiniens ont perdu la vie et l’accord de cessez-le-feu, en vigueur depuis le 19 janvier, a temporairement suspendu les hostilités.
L’offensive israélienne a conduit à de sérieux problèmes judiciaires pour Israël. En novembre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et l’ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre à Gaza. Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de justice.
Ces informations, traduites de l’anglais par Adama Bamba, ont été obtenues par l’intermédiaire de nos confrères de l’agence Anadolu, et soulèvent des questions cruciales quant à l’avenir des habitants de Gaza et les tensions géopolitiques qui en découlent.