La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, appelle la communauté internationale et notamment l’Union européenne à prendre des mesures immédiates pour lever le blocus israélien sur Gaza. Cette déclaration a été faite lors d’un entretien accordé à l’agence de presse Anadolu, où Callamard a vivement critiqué la situation actuelle.
Elle a dénoncé une violation par Israël d’un accord de cessez-le-feu, mentionnant que depuis cet événement, des centaines de Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués. « Nous savons que les populations manquent de nourriture, d’eau et de médicaments », a-t-elle déclaré, s’appuyant sur les informations des Nations Unies.
Callamard a souligné que des organisations telles que le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont tiré la sonnette d’alarme sur la crise humanitaire. « Il n’y a plus de nourriture à Gaza. La situation est absolument terrible », a-t-elle insisté.
Elle a également critiqué les États-Unis et plusieurs gouvernements européens, les accusant de contribuer à la crise par leur inaction. « Depuis 18 mois, nous assistons à un génocide sous nos yeux », a-t-elle souligné, estimant que cela est facilité par l’inaction des pays occidentaux.
En réaction à l’idée de possibles visites du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu dans certains pays européens, Callamard a soutenu que « personne ne devrait suggérer qu’un criminel de guerre soit accueilli ouvertement et avec les honneurs », appelant l’UE à respecter ses principes fondateurs en matière de droits humains.
Elle a exhorté l’UE à veiller à l’application des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Par ailleurs, elle s’est inquiétée des restrictions croissantes de la liberté d’expression en Europe, citant l’exemple de l’Allemagne. « Une chose est de ne pas qualifier ce qui se passe à Gaza de génocide, une autre est d’utiliser la loi pour restreindre la liberté d’expression », a-t-elle précisé.
Amnesty International demande ainsi la levée immédiate du blocus avec l’acheminement de nourriture, d’eau et de médicaments à Gaza. « Les gens meurent de faim. Les gens meurent », a-t-elle conclu, rappelant que les victimes incluent de nombreuses femmes et enfants depuis 18 mois.
