Les autorités sénégalaise ont interdit la circulation nocturne des motos dans le département de Bakel, une zone dans l’Est du Sénégal proche d’une localité du Mali récemment attaquée par des jihadistes, selon un arrêté publié cette semaine et invoquant « des raisons de sécurité ».
Des attaques coordonnées menées le 1er juillet ont visé des positions de l’armée dans plusieurs villes de l’ouest du Mali, causant la mort d’au moins un civil.
L’une des localités ciblées, Diboli, est située tout près de la frontière avec le Sénégal et à moins de 500 mètres de la localité sénégalaise de Kidira. Les attaques avaient été revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe), affilié à Al-Qaïda.
« Pour des raisons de sécurité, la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs est interdite dans le département de Bakel de minuit à 06 heures pour la période allant du 24 juillet 2025 au 24 août 2025 », indique l’arrêté du préfet de Bakel daté de jeudi.
Cette mesure ne concerne pas les véhicules des personnels de santé, des forces de sécurité et de défense, ajoute l’arrêté qui ne donne pas plus de détails.
Jointe samedi par l’AFP, l’administration territoriale locale n’a pas voulu commenter cette décision prise plus de trois semaines après les attaques ayant ciblé notamment Diboli.
Le JNIM cherche à s’implanter au Sénégal et en Mauritanie depuis la région frontalière commune du sud-ouest du Mali, où le mouvement jihadiste a augmenté ses activités « de façon exponentielle », indique une étude du cercle de réflexion basé à Dakar, Timbuktu Institute, publiée fin avril. Il utilise ces dernières années la région de Kayes (sud-ouest du Mali) comme base arrière « pour pénétrer la Mauritanie et le Sénégal » voisins, selon cette étude.
Le JNIM est le groupe jihadiste le plus influent au Sahel, largement présent au Mali, au Niger et au Burkina Faso, et étend de plus en plus son influence vers les pays du Golfe de Guinée.
Le Sénégal a renforcé depuis quelques années les mesures de sécurité à sa frontière avec le Mali où des patrouilles sont régulièrement menées, notamment avec les forces militaires de ce pays, dirigé par une junte après le double coup d’Etat en 2020 et 2021. Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.
AFP