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Interdiction du voile : Le Conseil national du Laïcat du Sénégal dénonce « les menaces à peine voilées » de Sonko …

Interdiction du voile : Le Conseil national du Laïcat du Sénégal dénonce « les menaces à peine voilées » de Sonko …

Le mardi 30 juillet 2024, le Premier ministre de la République du Sénégal, lors de la réception des lauréats du Concours général après que le Président de la République les ait honorés, a pris position sur une question sensible : l’interdiction du port de voile dans certaines écoles. Il a fermement déclaré : « Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En Europe, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient.

Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile ». Ses propos ont suscité une vive réaction du Conseil national du Laïcat, qui a exprimé son indignation et rappelé l’importance du respect des règles et des valeurs de l’enseignement privé catholique, tout en soulignant l’harmonie historique entre les différentes communautés culturelles et religieuses du Sénégal.

Texte in extenso :

Le mardi 30 juillet 2024, le Premier Ministre de la République du Sénégal, qui recevait les lauréats du Concours général, après que Son Excellence, Monsieur le Président de la République les a honorés, a avancé les propos ci-après : « Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En Europe, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile ».

Se voulant plus clair, il a ajouté : « Gare à ces institutions qui refuseront d’accepter une fille simplement parce qu’elle est voilée ».

2- Les menaces à peine voilées contenues dans ces déclarations donnent une tonalité particulière à une question qui, au demeurant, n’est pas nouvelle. En 2019, ce débat avait été soulevé. Les solides arguments apportés à l’époque par le Conseil national du laïcat avaient contribué à ramener les gens à la raison.

3- Le fait nouveau réside, cette fois-ci, en cela qu’une plus haute autorité étatique s’en est fait l’écho en prononçant un verdict sans appel contre des établissements scolaires, point « contumax », mais jugés sans ménagement et jetés à la vindicte populaire.

4- Le Conseil national du Laïcat marque son indignation face à de telles déclarations qu’il juge maladroites. Ces propos indélicats de la part du Chef du Gouvernement de la République laïque et démocratique qu’est le Sénégal sont de nature à heurter la sensibilité des sénégalais épris de justice et de vérité, plus particulièrement des citoyens à part entière de foi catholique légitimement interpelés par les menaces proférées, sans ambages, contre des établissements privés catholiques.

5- Les allusions que comportent les déclarations du Premier Ministre tendent hasardeusement à faire croire qu’être catholique c’est avoir la culture occidentale pour laquelle, du reste, l’Église n’a pas de préjugés. Elles créent, par ailleurs, un problème là où il n’y a qu’illusion de problème. De fait, les écoles privées catholiques sont entièrement dépendantes de la province Ecclésiastique de Dakar, qui rassemble les sept (7) diocèses du pays et elles respectent les lois et règlements régissant notre Nation.

6- Il faut s’en réjouir, le Sénégal est un pays où coexistent, en harmonie, depuis fort longtemps, des cultures diversifiées bien avant l’avènement des religions abrahamiques que nous avons accueillies. Cette coexistence pacifique d’une pluralité de cultures et de croyances, la pratique du « cousinage à plaisanterie » et les différents mécanismes de solidarité vécus au quotidien ou à l’occasion de grandes solennités, peuvent être regardés comme les manifestations du « commun vouloir de vivre en commun ».

D’après le communiqué du Conseil national du Laïcat, il est, dès lors, un impérieux devoir pour les pouvoirs publics de préserver et de faire respecter ces équilibres, en favorisant l’expression de cette diversité adossée à la construction d’un espace d’égalité et de réciprocité.

8- L’enseignement privé catholique, en ce qui le concerne, fort du message évangélique d’hospitalité et d’accueil de la pluralité culturelle et religieuse, inscrit en lettres d’or dans son projet éducatif le respect de l’autre. Il se veut, ainsi, chevillé à la Constitution du Sénégal qui, en son article 8, septième et huitième tirets, consacre respectivement le droit à l’éducation et le droit de savoir lire et écrire pour chaque citoyen sénégalais.

9- C’est ainsi que, depuis plus de deux (2) siècles, l’Église catholique s’investit et investit dans l’éducation des sénégalais et des étrangers résidant au Sénégal, notamment en milieu rural, sans aucune distinction de race, de religion, de sexe, de culture ou d’ethnie.

10- Manifestement et sans aucun conteste, les valeurs chrétiennes qui fondent le projet éducatif des institutions privées catholiques, dans le respect des principes constitutionnels d’égalité, de liberté, de respect mutuel, en somme, du VIVRE ENSEMBLE, convainquent à suffisance les sénégalais de tous bords, de toutes conditions et de toutes confessions religieuses.

11- Aussi, pendant que certains élèves étudient encore dans des abris provisoires dans le public, 119 868 élèves sont-ils inscrits dans les écoles d’enseignement privé catholique, du CI à la terminale (compte non tenu du préscolaire), dont 33 664 de confession catholique, soit seulement 28,08%. L’Église a toujours collaboré avec l’État du Sénégal dans la prise en charge de la question délicate de l’éducation nationale. Elle ne saurait pour autant remettre en cause les principes qui sous-tendent son projet éducatif inspiré des valeurs évangéliques.

12- Au demeurant, le règlement intérieur des établissements de l’enseignement privé catholique n’affecte ni la neutralité de l’enseignement dispensé, ni la liberté de conscience des élèves, ni leurs convictions religieuses. Mieux, il garantit l’organisation scolaire et du projet éducatif propre de l’établissement sans violer pour autant son obligation d’accueillir les enfants en dehors de toute distinction d’origine, d’opinion ou de croyance.

13- En conséquence, les institutions privées catholiques ne sauraient tolérer, au nom de quelque conviction ou croyance, les attitudes et comportements contraires aux principes et à l’esprit de son projet éducatif. Elles demeurent fermes contre les comportements qui sont en porte-à-faux avec les règles de discipline générale et qui sont préjudiciables au vivre ensemble et au bon fonctionnement de tout établissement.

14- C’est le cas, en guise d’exemple, d’élèves s’interdisant de s’asseoir à côté de leurs camarades de sexe opposé en classe ou dans la cour de récréation, refusant de faire la gymnastique dans la tenue de l’école, pour des convictions religieuses, se regroupant et s’isolant dans la cour de récréation pour les mêmes raisons et refusant le port strict de l’uniforme de l’école. (Cf. lettre ouverte du Conseil national du laïcat en 2019).
15- Le Conseil national du Laïcat soutient, à cet égard, les institutions privées catholiques et les encourage à demeurer respectueuses des dispositions de la loi n°91-22 du 30 janvier portant orientation de l’Éducation nationale, modifiée, qui indique : « Au sein des établissements publics et privés d’enseignement, dans le respect du principe de la laïcité de l’État, une éducation religieuse optionnelle peut être proposée. Les parents choisissent librement d’inscrire ou non leurs enfants à cet enseignement ».

16- Sous ce prisme, ceux qui ne souhaitent pas respecter le règlement intérieur des établissements privés catholiques doivent s’en prendre à eux-mêmes pour leurs attitudes et comportements d’auto ségrégation et d’auto exclusion ; toutes postures en inadéquation avec l’esprit de famille et d’ouverture, du vivre ensemble que promeuvent l’école catholique et le Sénégal. Il revient donc aux parents et aux élèves, qui ont librement choisi ces établissements, de se conformer aux exigences du règlement intérieur et aux objectifs du projet éducatif qui les inspire.

17- La question agitée du voile n’est, sous ce rapport, qu’une conséquence de l’exigence du respect d’une règle générale découlant du principe du vivre ensemble dans une égale dignité et dans le respect de la diversité culturelle et religieuse au sein des établissements d’enseignement privé catholique. Elle doit être circonscrite strictement dans le cadre d’un règlement intérieur auquel les élèves et leurs parents adhèrent en toute connaissance de cause.

18- Toute autre interprétation n’est que conjecture, tant l’Église catholique, connue pour sa pastorale, poursuit, au-delà de son projet éducatif, son œuvre en participant de manière active au développement social et économique du pays. Il en est ainsi particulièrement dans les domaines de la santé et du développement du capital humain, où on note le même dynamisme d’actions caritatives destinées à toutes les couches sociales, sans distinction de religion ou d’origine. Autant d’initiatives qui accompagnent fort heureusement les politiques publiques dans ces sous–secteurs.

19- Au regard de ce qui précède, le Conseil national du Laïcat, fidèle à ses valeurs de paix et de fraternité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, invite toutes les forces vives de notre pays, surtout les pouvoirs publics, à consolider le vivre ensemble, en vue d’asseoir la stabilité sociale durable du Sénégal, facteur clé d’un développement économique et social inclusif. Aussi, rappelle-t-il la nécessité de respecter le règlement intérieur des écoles catholiques qui proscrit tout prosélytisme à l’école.

20- Le Conseil national du Laïcat reste ouvert à toute forme de dialogue qui met en avant le vivre ensemble, la stabilité et la paix dans ce pays. Vive l’école sénégalaise ! Vive le vivre Ensemble ! Vive le Sénégal !

Pour le Conseil national du Laïcat du Sénégal,
Dr Philippe Abraham Birane TINE

23 COMMENTAIRES
  • Malamin

    Si Les chrétiens étaient majoritaire vous saurez qu’ ils ne sont pas tolérant

    • 2024

      Tu as parfaitement raison ce sont de vrais hypocrites ils n’ont aucune foi en eux,des imbéciles ingrats ,s’il s regardaient comment les chrétiens minoritaires d’autres pays du monde sont traités ils n’allaient manquer de respect aux musulmans du Sénégal 😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡

  • Gorgui

    En tant que citoyen, je souhaite voir ce débat clos et définitivement parce qu’ayant été réglé depuis belle lurette. L’intervention de Oustaz Alioune Sall est suffisamment claire et nette.
    Au cas où le premier ministre devait en parler, que ça soit dans des canaux officiels et dans l’écoute, la compréhension et la vérité. Je reste persuadé que le PM ne fait pas dans la menace,encore dans l’intimidation. En tant que citoyen, l’idée peut lui tarauder l’esprit, mais en tant que chef du gouvernement, il n’ignore comment cela doit se faire.
    Préservons, ce que nous avons de plus cher et de plus précieux càd la coexistence pacifique et la préservation de l’unité nationale. Les acteurs du dialogue islamo- chrétien doivent prendre à bras le corps cette éminente question. Restons unis dans la parenté, la fraternité et dans le respect strict de nos croyances et appartenances religieuses., ce qui est un fort pour tous sénégalais.

    • headhunter

      ce conseil n’a qu’a allez se faire foutre un point c’est tout

  • Patriote

    Il faut une probité morale et une idonéité pour mener les combats religieux et moraux. Certaines langues, certaines mains et certains pantalons sont disqualifiés pour mener les combats de Dieu, les combats pour les symboles religieux. Que d’autres mènent ce combat du voile et Dieu qui voit tout saura reconnaître les siens. »
    Jub, jubal, jubanti.

    • Ibrahima Sarr

      Je crois que le Pm devrait aborder ces sujets délicats en Diplomatie en attendant les prochaines élections pour haranguer….
      Respectueusement

  • Sam

    Vive PM Sonko ALLAH is Watching you ,Focus on the project

  • Petit

    OS yaagnou soonal ya lakalai Mbass Mbasssssss

  • You

    Ce qui est sur ce conseil national de laicat ou laicate(menteurs) n’a rien de laique des l’instant qu’il evoque les fondementaux de l’enseignement catholique donc il y a rien de laique
    J’en suis sur qu’aucun musulman ne siege dans ce conseil
    C’est honteux que des senegalais ecartent d’autres senegalais parcequ’elles portent le voile sans honteux heureusement que les chretiens sont minoritaires dans ce pays

  • 771408174Jack

    Ce qui est sûr,quoi qu on dise ce pays est musulman,on s en fout de cette laïcité,conformons nous à notre religion qui est l islam

    • Kumba

      Pourquoi pas alors une republique islamique avec la charia comme loi fondamentale?On se reclame d une religione et se refuse d appliquer ses lois

  • Petit

    Seytaanai yaikatou fitna mais allez voir les autres écoles il ya autres choses de plus important : chômage ect… on a compris respect contitition assemblée nationale c pas important

  • Mame

    Moi je ne comprends pas en quoi les propos de Sonko pourraient gêner quelqu’un dans un pays comme le Sénégal

  • Zack

    Senego doit arrêter de vendre les publications c’est du n’importe quoi 😤😤🤷🏽‍♂️🤷🏽‍♂️

  • Zack

    Conseil laicat= francs-maçons donc on’a pas de leçon à recevoir des vous. Ils représentent qui 🤷🏽‍♂️, combien de membres 🤷🏽‍♂️00000000 , il faut arrêter de vendre les publications cela donne la parole aux tordus et illuminés 🤣🤣😤😤

  • Zack

    Ils rien compris, c’est plutôt les écoles française au Sénégal, dans ces écoles ils interdisent un type habillement qui vise spécialement les musulmans alors qu’elles doivent respecter les lois du pays où elles sont établies. Soyons plus réfléchis comment 😤🙏

  • L'analyste

    Qu’on le veuille ou pas les voilés seront intégrés dans n’importe quelle école de leur joie. La lois sénégalaise n’a jamais fait de distinction entre les écoles. Depuis que la France a commencé l’interdiction du port de voile, les écoles catholique au Sénégal ont elles aussi interdient le port du voile aux établissements. La France a le plein droit d’interdire aux musulmanes le voile dans ses écoles, mais ici au Sénégal de quel droit la France a eu pour oser interdire aux musulmanes le port du voile. QUEL EST LE PAYS ARABE MUSULMAN QUE LA FRANCE A INTERDIT AUX CITOYENS LE PORT DU VOILE DANS SES ÉCOLES CATHOLIQUES? TROP CEST TROP LA FRANCE ET SES FILS SHAYTAN AU SÉNÉGAL NOUS EMMERDE.
    POURQUOI A LA DEMANDE DUN VISA POUR LA FRANCE, NON SEULEMENT ON TE REFUSE LE VISA MAIS ILS DÉTRUISENT OU CONFISQUENT TON PASSEPORT SÉNÉGALAIS A LA BASE D’AUCUNE RAISON .NOUS CITOYENS LAMDA ON SE DIT QUE CEST LA FAIBLESSE DE NOS AUTORITÉS. L’AMBASSADE DE FRANCE EN AMERIQUE N’OSE JAMAIS DU FAIRE ÇA AUX CITOYENS AMÉRICAINS .SÉNÉGAL NIAKK FAYDA REK ETAIT LE 2ÈME NOM DE NOS ANCIENS DIRIGEANTS, QUE LA COLERE DE DIEU S’ABAT SUR EUX.

  • Potorino

    Je soutiens Ousmane Sonko 100/100 basta

  • lol

    Les senegalais aiment les faux debats.Ici aux usa nos filles portenr leur voila dans n;importe quel etablissement scolaire ou publics.Le systeme francais est tres trop mercantile

  • drer

    j’espére que les gens qui parlent sans rien comprendre du sujet vont revoir leur copie car en realité ce n’est pas le voile qui est interdit mais les comportements de certains voilés qui veulent créer leur propre réglement dans la maison d’autri

    • Sam le pirate

      🇸🇳 Ces CHRÉ(tins) veulent brûler 🔥 ce pays mais je leur conseille de bien mesurer la gravité de leur sinistre projet. Parce que nakk ,kou xxamoul bourr saïnaa niou waxxla bour NANGAM TANN NAA NDA…Y..M!! 😡😡

  • citoyen

    conseil du je ne sais quoi allez vous faire foutre

  • DeugReek

    Vraiment Sénégal deuk bou nakhari waax leu. Comment de cette phrase du PM on peut en conclure qu’il assimile l’église Catholique à la vie occidentale alors qu’il n’a même pas prononcé le mot « Catholique » ou « Chrétien ».
    Pour qu’elle raison on aurait à empêcher quelqu’un au Sénégal de pratiquer sa religion ? Arrêtons d’importer la vision des occidentaux dans notre cher pays.

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