Inégalités de genre chez les acteurs communautaires : un rapport alarmant au Sénégal

Inégalités de genre chez les acteurs communautaires : un rapport alarmant au Sénégal

La cellule Genre du ministère de la Santé et de l’Action sociale a récemment tiré la sonnette d’alarme sur la persistance des inégalités vécues par les acteurs communautaires dans leurs interventions. Cette constatation est le fruit d’une étude minutieuse conduite sur le terrain, mettant en lumière les disparités de traitement entre hommes et femmes au sein de ces acteurs clés du système de santé communautaire au Sénégal. Babacar Senghor, qui a présenté les résultats de cette étude, souligne que ces inégalités entravent sérieusement l’efficacité, la motivation et les conditions de travail des acteurs communautaires.

L’étude, validée le mercredi 7 mai, révèle que 65 % des acteurs communautaires étudiés subissent un traitement inégal. Senghor note que « les inégalités relevées démontrent la nécessité pressante d’une amélioration des conditions de travail et de formation des acteurs communautaires ». Les femmes, qui composent une majorité à Louga et Dakar, font face à des discriminations notables concernant leur formation, rémunération et reconnaissance.

Un constat alarmant de l’étude est que 61 % des acteurs communautaires déclarent des difficultés liées à un manque de motivation financière, une situation plus marquée chez les femmes comparée à leurs homologues masculins. Par ailleurs, il apparaît que les charges familiales et professionnelles des femmes limitent leur disponibilité, une problématique exacerbée par le manque de moyens logistiques dans les zones rurales comme Kolda et Tambacounda.

La participation inégale des femmes dans les instances décisionnelles locales est également préoccupante. Bien que 60 % des acteurs communautaires participent aux réunions au niveau des postes de santé, les femmes y demeurent sous-représentées. Quant à la formation, l’étude indique que seulement 13 % des formations sont adaptées aux besoins réels des acteurs communautaires, privant ainsi notamment les femmes de l’opportunité d’accéder à un développement professionnel adéquat.

Face à ces constats, l’étude formule plusieurs recommandations pour renforcer l’équité entre genres. Elle prône la révision des critères de sélection afin d’éliminer les discriminations, la promotion de l’indépendance économique des femmes à travers des programmes d’éducation financière et une intégration accrue des préoccupations de genre dans les politiques de santé.

Dr Babacar Gueye, Directeur de la Planification, de la Recherche et des Statistiques, a insisté sur la nécessité de formaliser l’intégration des acteurs communautaires à tous les niveaux de la structure sanitaire. Il met en avant l’importance d’une reconnaissance adéquate de ces acteurs, essentiels dans l’amélioration des soins de proximité, comme le rapporté notre source de Sud Quotidien. Dans un appel à action, il rappelle qu’améliorer les conditions des acteurs communautaires est crucial pour un système de santé performant et équitable.

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