Inégalités de genre dans les médias : Une étude révèle le manque de politiques en faveur des femmes au Sénégal
Le paysage médiatique sénégalais est marqué par des disparités de genre significatives, selon une étude réalisée pour le projet Africa Women Journalism Project (AWJP). Ce rapport, qui a également analysé la situation au Burkina Faso et au Togo, met en évidence les obstacles systémiques rencontrés par les femmes journalistes dans ces pays. Notamment, 75 % des salles de rédaction au Sénégal ne disposent pas de politiques spécifiques visant à intégrer et valoriser les femmes, un phénomène qui se retrouve également au Burkina Faso (67,4 %) et au Togo (63,4 %).
Cet état de fait contribue à la sous-représentation des femmes et à la marginalisation des questions de genre dans les contenus médiatiques. Il est ainsi relevé qu’au Sénégal, 60 % des rédactions abordent les questions de genre moins de cinq fois par mois. Une tendance similaire s’observe au Togo, où 64,3 % des salles de rédaction produisent aussi peu de contenus sexo-spécifiques. Seul le Burkina Faso semble se démarquer avec 29 % des rédactions traitant ces sujets entre cinq à dix fois par mois.
La recherche souligne également que les femmes journalistes souffrent d’un accès limité à la formation et aux technologies, et perçoivent des salaires inférieurs à ceux de leurs confrères masculins. Les pressions économiques orientent souvent les médias vers des contenus à forte rentabilité commerciale, reléguant au second plan les reportages sur les enjeux de genre, comme précisé dans le rapport consulté sur le site de Sud Quotidien.
Face à ces constats, l’étude recommande la mise en place de politiques éditoriales claires, incluant mentorat et formation sur l’équité entre les sexes. Un appel est également lancé pour un soutien économique et professionnel accru en faveur des femmes journalistes afin de favoriser une production de contenus plus équitablement axée sur le genre.