Géorgie : Mikheil Kavelashvili devient le nouveau président au milieu des tensions politiques
À Istanbul, la chaîne Anadolu a rapporté que Mikheil Kavelashvili a officiellement pris ses fonctions en tant que sixième président de la Géorgie lors d’une cérémonie à Tbilissi. Cet événement a eu lieu dimanche dernier au sein du bâtiment du parlement géorgien, en présence de plusieurs législateurs et de représentants gouvernementaux.
Kavelashvili, élu début décembre, a mis en avant la richesse de la culture géorgienne et les défis historiques surmontés par le pays. Cependant, sa prise de fonction se déroule dans un contexte tendu, marqué par la suspension des négociations d’adhésion à l’Union européenne par la Géorgie, exacerbant les tensions avec les partis d’opposition.
Dans un discours adressé aux manifestants pro-européens, la présidente sortante Salomé Zourabichvili a annoncé sa démission. Elle a néanmoins clamé son statut de « légitime occupante de la fonction aux yeux de l’opposition et de ses partisans ». Zourabichvili a rappelé : « Il y a six ans, j’ai prêté serment, non seulement de respecter la Constitution, mais aussi de m’engager envers ce pays et envers vous. » Elle part en affirmant garder avec elle « la légitimité, le drapeau et la confiance » des Géorgiens.
Le Premier ministre Irakli Kobakhidze a également pris la parole, soulignant que Zourabichvili devait quitter ses fonctions le jour même de l’investiture. « Voyons où elle poursuivra sa vie, derrière les barreaux ou à l’extérieur », a-t-il déclaré, selon la chaîne Anadolu.
L’élection de Kavelashvili, âgé de 53 ans, découle d’un nouveau système instauré en 2017, utilisant un collège électoral de 300 sièges. Son élection intervient dans un climat politique tendu, suite aux législatives d’octobre marquées par des accusations de fraude. Cette élection a conduit le « Rêve géorgien » à décrocher 89 des 150 sièges au parlement.
Alors que les partis d’opposition ont rejeté les résultats en évoquant une « interférence russe », ils ont aussi boycotté les sessions parlementaires. Ce climat de contestation a été accentué par l’annonce de Kobakhidze, en novembre, de suspendre les négociations avec l’UE jusqu’en 2028, déclenchant diverses manifestations, notamment dans la capitale, Tbilissi.