Géorgie : Élections législatives sous influence entre Europe et Russie
Ce samedi, les Géorgiens se rendent aux urnes pour des législatives déterminantes, visant à élire un nouveau Parlement. Ce scrutin se déroule dans un climat de tensions entre les partis pro-européens et le gouvernement actuel, critiqué pour son approche prorusse.
L’Union européenne suit de près ces élections, inquiétée par un éventuel éloignement de la Géorgie de sa perspective d’adhésion et son rapprochement potentiel avec Moscou. Ce contexte pourrait radicalement changer suite aux résultats de ce vote au sein de ce petit pays du Caucase.
Depuis 2012, le parti au pouvoir, Rêve géorgien, fondé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili, fait face à une opposition inédite. En effet, plusieurs partis d’opposition, traditionnellement divisés, comme le Mouvement national uni de l’ancien président Mikheïl Saakachvili, récemment emprisonné, se sont unis contre lui.
Ce dernier propose des réformes électorales fondamentales et l’abrogation de lois controversées mises en place par le gouvernement actuel. L’atmosphère s’est réchauffée, notamment le 20 octobre, où des milliers de manifestants se sont réunis à Tbilissi, affirmant leur volonté de se rapprocher de l’Union européenne.
Dans une réponse orchestrée, le parti au pouvoir a également organisé un rassemblement massif dans la capitale, où de nombreux fonctionnaires ont manifesté leur soutien. Camila Siradze, une partisane de 70 ans, a déclaré à l’AFP que si l’opposition triomphait, « ils démarreront une guerre (contre la Russie) ».
Le Rêve géorgien, au pouvoir, souhaite obtenir une majorité des trois-quarts au Parlement, posant la possibilité de modifier la Constitution pour potentiellement interdire les partis pro-occidentaux. En parallèle, la présidente Salomé Zourabichvili a exprimé son désaccord, estimant que ces élections représentent un « quasi référendum » entre l’Europe et un retour vers la Russie.
La Géorgie, ancienne république soviétique, a récemment vu ses aspirations européennes freinées par Bruxelles, notamment après des manifestations contre une loi controversée inspirée d’une législation russe. De plus, la récente adoption d’une loi restreignant les droits LGBTQI+ a exacerbé ces tensions.
Selon Tamar Jakeli, militante LGBTQI+, cette législation sert à détourner l’attention des véritables difficultés des Géorgiens, telles que la pauvreté et l’émigration massive.