France : Teddy Riner s’oppose à l’interdiction du voile dans le sport

Le célèbre judoka français et quintuple champion olympique, Teddy Riner, a exprimé publiquement son opposition à une proposition de loi visant à interdire le port du voile dans les compétitions sportives en France. Cette déclaration intervient alors que le débat sur la question divise profondément le gouvernement, l’opposition et la société civile. « Je dis qu’on perd notre temps, alors que quand on voit chez les voisins, dans d’autres cultures, tout se passe bien et ça n’emmerde personne », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée dimanche sur la station de radio RMC.

Le contexte est tendu. Selon nos confrères de Anadolu, le gouvernement français avait réaffirmé son soutien à cette loi, soutenue par le Sénat en février 2025. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a clarifié ce soutien le 19 mars sur France 2, après plusieurs semaines de tensions internes. L’idée d’interdire le port de signes religieux ostensibles dans les compétitions sportives, à l’instar de cette loi, initialement proposée par Michel Savin du parti Les Républicains, a suscité de vives réactions.

Teddy Riner a poursuivi dans sa critique en indiquant que « penser à l’égalité plutôt que de s’acharner sur une seule et même religion » serait plus juste. La proposition doit néanmoins être soumise à un vote à l’Assemblée nationale, où de vifs débats sont à prévoir. En cas d’adoption, la loi aurait des conséquences directes pour les athlètes musulmanes voilées qui seraient exclues des compétitions officielles.

Cette controverse a même dépassé les frontières françaises, en attirant l’attention de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Dans un rapport publié en octobre 2024, l’organisation, par l’intermédiaire de trois rapporteurs spéciaux et du groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes, a qualifié la mesure française de « disproportionnée et discriminatoire ». Le texte critique la mesure, notant que « la neutralité et la laïcité ne sont pas des motifs légitimes pour restreindre les libertés fondamentales ».