France : Résiliation des contrats du groupe scolaire Al Kindi, une décision controversée
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L’annonce de la résiliation des trois contrats d’association qui liaient le groupe scolaire Al Kindi, situé en banlieue lyonnaise, a suscité une vaste polémique vendredi dernier. Cette décision représente un tournant significatif pour le paysage éducatif musulman en France, qui ne comptera plus de lycée privé musulman sous contrat avec l’État à partir de la prochaine rentrée scolaire.
Après la résiliation du contrat du lycée Averroès de Lille et la fermeture avortée du collège Avicenne de Nice, le groupe scolaire Al Kindi subit les conséquences d’une politique étatique soulevant de nombreuses interrogations. La préfecture du Rhône accuse Al Kindi de divers « manquements administratifs » ainsi que de « manquements pédagogiques et d’atteintes aux valeurs de la République ».
Dans un communiqué, la préfecture précise que ces dysfonctionnements montrent une « proximité avec la pensée des Frères musulmans, contraire aux valeurs républicaines ». La réaction du Conseil français du culte musulman (CFCM) ne s’est pas fait attendre, rappelant que la lutte contre le séparatisme ne doit pas engendrer une « suspicion généralisée » envers les musulmans de France.
Le CFCM exprime ainsi sa « vive préoccupation » face aux défis actuels rencontrés par l’enseignement privé musulman. Il souligne un « sentiment d’injustice et de discrimination » ressentis par les élèves et leurs familles. Le CFCM note également une disparité de traitement avec d’autres établissements privés sans sanctions similaires, nourrissant un profond sentiment d’injustice chez les musulmans français.
L’élite éducative représente par ailleurs un établissement d’excellence avec un taux de réussite au baccalauréat de 100 % entre 2020 et 2022. La Fédération nationale de l’enseignement privé musulman (FNEM) défend que les écoles musulmanes respectent les lois de la République et appellent les autorités à cesser des pratiques jugées discriminatoires.
L’affaire suscite un débat crucial sur la place des musulmans dans la société française. Certains parents, comme Samia dont le fils est scolarisé à Avicenne, dénoncent un « acharnement » à leur égard, exprimant un sentiment d’exclusion et de marginalisation. Pour Me Sefen Guez Guez, avocat d’Al Kindi, il semble y avoir une volonté de restreindre l’enseignement musulman privé sous contrat en France.
Actuellement, Al Kindi a décidé de porter l’affaire en justice dans l’espoir de maintenir ses contrats d’association. Diverses mesures correctrices ont été proposées pour répondre aux prérogatives exigées. Ce texte est basé sur les informations fournies par Anadolu.