France : Incertitude autour du contrat du groupe scolaire Al-Kindi

France : Incertitude autour du contrat du groupe scolaire Al-Kindi

En France, les avocats et la direction du groupe scolaire Al-Kindi ont été auditionnés par une commission académique, alors que la préfecture du Rhône envisage de résilier le contrat les liant à l’État. Les conclusions de cette commission sont attendues en janvier, et détermineront les actions futures des autorités.

Maître Sefen Guez Guez, avocat du groupe scolaire, a exprimé dans un entretien avec Anadolu son étonnement face aux « aberrations » figurant dans le dossier préfectoral. Il rappelle que le groupe, comprenant un collège, un lycée et une école primaire, est ciblé pour des raisons qui semblent avant tout liées à sa nature musulmane.

Parmi les critiques faites contre l’établissement, on trouve que des élèves de CM1 ont réalisé des cartes de vœux pour l’Aïd et que des affichages sur le Prophète ont été constatés durant le Ramadan. De plus, l’école est accusée de ne pas proposer suffisamment d’heures de cours d’arabe, bien que cela soit dû à un manque d’enseignants fournis par le rectorat de Lyon.

Selon Guez Guez, la préfecture reproche aussi à Al-Kindi d’engager des enseignants hors contrat, ce qui engendre une « confusion » entre les parties sous et hors contrat de l’établissement. Les critiques intègrent également des éléments politiques, comme la critique par un enseignant de l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen.

Face à ces accusations, la direction d’Al-Kindi et le tissu associatif musulman, comprenant la Fédération nationale des établissements musulmans (FNEM), dénoncent un « deux poids deux mesures ». Le président de la FNEM, Makhlouf Mameche, déclare que ces établissements répondent à une demande croissante des familles pour une éducation alliant excellence et valeurs de la République. Il critique les « attaques » contre ces institutions, affirmant qu’elles réduisent injustement des alternatives éducatives reconnues.

La FNEM souligne que déjà en 2024, le groupe Averroès a vu son contrat résilié, tandis que la fermeture de l’établissement musulman Avicenne a été suspendue par la justice à Nice. Elle dénonce des décisions qui « portent atteinte » à l’égalité et à la liberté d’enseignement garanties par la Constitution.

Rappelons que le groupe Al-Kindi, fonctionnant depuis 2007, accueille 617 élèves et a été régulièrement vérifié par les autorités. Le tribunal administratif de Nice a récemment suspendu la fermeture du collège Avicenne sur arrêté préfectoral. Ces conjonctures soulignent les tensions autour des établissements privés musulmans en France.

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