France : Refus massif de visas pour des ressortissants russes, 1 200 demandes rejetées
La France a procédé au rejet de 1 200 demandes de visa et d’accréditation présentées par des ressortissants russes. Ces derniers incluent notamment des diplomates et des « conférenciers » qui souhaitaient participer à des événements scientifiques ou culturels en France.
Selon une source citée par Le Monde, rattachée au ministère français des Affaires étrangères, cette décision découle d’une « vigilance consulaire » accrue. Cette mesure s’inscrit dans une consultation sécuritaire plus large au sein de l’espace Schengen, destinée à freiner la reconstruction par Moscou d’un réseau de renseignement, affaibli par les expulsions de diplomates russes depuis 2022.
Sur les 1 200 refus, 350 demandes concernaient exclusivement la France, a précisé une source diplomatique. Cette stratégie est en continuité avec les mesures mises en place depuis le début du conflit en Ukraine. En 2022, après les événements de Boutcha, Paris avait déjà expulsé 55 diplomates russes, rapporte Anadolu.
La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) joue un rôle central dans la détection des profils à risque, en collaboration avec les partenaires européens, comme le rapporte Le Monde. Elle a réussi à prévenir entre « trente et quarante » affectations de diplomates russes depuis la mi-2022. Dans certains cas, les menaces provenaient des « ayants droit », c’est-à-dire des proches des diplomates déjà accrédités.
Les services de sécurité français ont observé une augmentation des tentatives d’infiltration par des agents sans couverture officielle, souvent présentés comme journalistes ou délégués à des organisations internationales. Une attention particulière est donc prestée aux nominations russes au sein de l’Unesco.
Parmi les profils rejetés figuraient également des hommes et femmes d’affaires, des intervenants à des colloques et des amateurs de festivals. Une autre source de préoccupation est l’arrivée en Europe de jeunes diplômés russes de moins de 30 ans, issus d’écoles de renseignement, dont le manque d’expérience complique la détection.
Selon les informations rapportées par Le Monde, Moscou semble désormais privilégier l’utilisation de ses « illégaux », des agents entièrement immergés à l’étranger, autrefois en phase dormante. Ce changement de stratégie illustre le rôle crucial que joue la guerre de l’information et de l’influence sur les mouvements diplomatiques et académiques.
Pour rappel, la guerre en Ukraine a commencé en février 2022 avec une « opération spéciale » lancée par la Russie. Depuis lors, l’Europe et ses alliés ont imposé diverses sanctions à la Russie tout en soutenant l’Ukraine sur les plans militaire et économique. Malgré plusieurs tentatives de médiation, les affrontements se poursuivent dans l’est et le sud de l’Ukraine.
