Un conseil de défense présidé par le président français Emmanuel Macron s’est tenu mercredi matin à l’Élysée. Ce conseil a suivi la réception d’un rapport commandé à deux hauts fonctionnaires. Le document est censé décrire la stratégie dite « d’entrisme » des Frères Musulmans en France. Bien que la majorité du rapport soit classée « secret défense », une version allégée de 73 pages a été consultée par Anadolu, selon leurs informations.
Les auteurs du rapport dressent un tableau alarmiste et signalent une tentative de développement « par le bas » des Frères Musulmans. Ils estiment que cela représenterait une menace pour la cohésion nationale. Dans la foulée de la publication d’articles de presse relatifs à ce rapport controversé, plusieurs structures musulmanes mentionnées ont exprimé leur désaccord en dénonçant des « accusations infondées » et en mettant en garde contre une « suspicion généralisée ».
L’Institut Européen de Sciences Humaines (IESH), l’un des premiers organismes à réagir, envisage une action en justice. Dans un communiqué, l’IESH insiste qu’il se consacre uniquement à une mission cultuelle et pédagogique, assurant : « Nous ne faisons pas de politique. » Ils désignent les accusations comme des « calomnies » éloignées de leur réalité. L’IESH exprime également son souhait de participer à un audit indépendant et transparent.
De son côté, l’organisation Musulmans de France (MF) rejette fermement toute allégation prétendant son affiliation à un « projet politique étranger ». Cité dans le rapport comme « branche nationale des Frères Musulmans en France », MF rappelle avoir signé « la Charte des principes pour l’islam de France », soulignant leur attachement aux valeurs républicaines.
Au niveau politique, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise (LFI), a publié un message d’alerte sur le réseau social X. Il a exprimé ses craintes face à une montée de l’islamophobie et a critiqué les thèses soutenues par certains responsables politiques.
Le rapport controversé mentionne que 139 lieux de culte musulmans, sur les 2 800 recensés en France, seraient affiliés aux Frères Musulmans. Ce document identifie ces affiliations en lien avec la fédération MF, qui réfute ces affirmations. Notons que cette information a été lue sur le site de nos confrères de Anadolu.