A Ajaccio, les jeunes Corses ont intensifié leurs actions pour contester l’interdiction de l’usage de la langue corse à l’Assemblée insulaire. Cette mobilisation a attiré l’attention après un appel au calme lancé par l’évêque de Corse, visant à atténuer les tensions avant la visite attendue du pape François en décembre.
Malgré un retour au calme relatif dans certaines zones, plusieurs établissements comme l’université de Corte et divers lycées continuent d’être perturbés par des blocages, d’après les informations du rectorat. Les étudiants organisés en syndicats nationalistes, notamment Ghjuventù Indipendentista et Ghjuventu Paolina, insistent sur la nécessité de maintenir des actions pacifiques. « Nous ne voulons pas que ces moments de revendication puissent remettre en cause (…) la venue du pape François », a déclaré la GI dans un communiqué, tout en prévoyant une intensification des mobilisations dès janvier.
L’urgence de la situation s’est amplifiée à la suite de la décision de la cour administrative d’appel de Marseille mi-novembre, qui a jugé l’usage de la langue corse à l’Assemblée contraire à la constitution. Perçue comme une attaque contre la culture corse, cette mesure a ravivé des revendications linguistiques latentes depuis quarante ans.
Le cardinal François Bustillo a exprimé ses inquiétudes face à la violence, exhortant au dialogue pour résoudre les tensions. Le message du cardinal en langue corse et française a contribué à la suspension des actions les plus perturbatrices par les étudiants. La visite prévue du pape François le 15 décembre, première d’un pape sur l’île, est perçue comme une occasion d’améliorer l’image de la Corse à l’international.