Le Premier ministre français, Michel Barnier, a affirmé ce vendredi sur la radio France Bleu qu’il pourrait envisager l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget 2025. « Si nous devons utiliser le 49.3, nous l’utiliserons, je prendrai mes responsabilités », a-t-il déclaré.
Cette déclaration fait suite à l’absence de majorité absolue du gouvernement à l’Assemblée nationale, compliquant ainsi l’adoption du projet de loi de finances. Déjà jeudi, dans le journal « Ouest-France », Michel Barnier laissait entrevoir cette possibilité, soulignant que l’emploi du 49.3 était sérieusement envisagé.
Cet article permet de passer un texte sans vote parlementaire, mais expose le gouvernement à une potentielle motion de censure de l’opposition. Le Premier ministre a précisé que le calendrier d’adoption dépendrait des échanges avec le Sénat et l’Assemblée, visant une adoption entre le 18 et le 20 décembre.
Il a assuré que malgré les nombreuses revisions par les oppositions, le débat parlementaire avait été respecté. Alors que des alliances entre la gauche et le Rassemblement national pourraient faire tomber le gouvernement, Barnier a reconnu la précarité de sa position, affirmant : « Tout le monde le sait. Chacun doit prendre ses responsabilités. »
Face aux critiques des collectivités locales, Barnier a promis d’importants ajustements, précisant qu’il n’y aurait ni rétablissement de la taxe d’habitation ni nouveaux impôts locaux, malgré certaines demandes. Lors d’une rencontre à Angers, il a rejeté l’idée de supprimer un jour férié pour financer la Sécurité sociale, jugeant cela « complexe et peu rentable » et plaidant pour plus de travail des Français.