France : Les agriculteurs intensifient les manifestations contre l’accord UE-Mercosur

Les manifestations des agriculteurs en France ont pris de l’ampleur ce mercredi, entraînant des blocages dans diverses régions du pays. À Coquelles, près du tunnel sous la Manche, ainsi qu’à Dijon, des syndicats agricoles comme la FDSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) manifestent contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.
Cet accord, bien qu’encore non ratifié, est perçu par les agriculteurs comme une menace pour leurs exploitations et pourrait compromettre la souveraineté agricole de la France. Dans le Pas-de-Calais, une centaine de tracteurs ont bloqué une portion de l’autoroute A16, selon des sources locales.
Les agriculteurs critiquent un accord qui pourrait induire une concurrence déloyale, reprochant un manque de consultation. Bien que le trafic ait été perturbé, la préfecture indique que les infrastructures transmanches n’ont pas été affectées.
À Dijon, en Bourgogne, près de 200 tracteurs ont assiégé le centre-ville, laissant derrière eux des amas de fumier, de paille, et de pneus pour protester devant la Maison de l’Europe et la préfecture. Ces actions expriment le désarroi des agriculteurs face à l’ouverture de l’Europe à des importations non conformes aux normes françaises.
Les agriculteurs réclament également la reprise des engagements gouvernementaux annulés par le récent vote de censure, qui compromettent, selon eux, l’avenir de leur secteur. En plus des blocages, plus de 30 permanences parlementaires ont été dégradées en une semaine, avec des jets de peinture et des érigements de murs.
Le président de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a condamné ces dégradations, soulignant l’importance de la démocratie pour exprimer les revendications. Les services de l’Assemblée soutiendront les élus dans leurs démarches judiciaires.
L’accord UE-Mercosur, qualifié par Bruxelles de progrès commercial majeur, suscite une vive opposition en France. L’exécutif français, sous la pression agricole, a réaffirmé que cet accord n’est pas encore contraignant et doit être approuvé par les États membres. Entre-temps, les agriculteurs poursuivent leurs actions pour se faire entendre.