France : Manifestations agricoles bloquées à Paris
Dimanche 5 janvier, des agriculteurs français issus de la Coordination rurale ont entrepris de rejoindre Paris en tracteurs pour manifester. Ces convois ont été stoppés par les forces de l’ordre, provoquant des protestations de la part du syndicat agricole, qui a dénoncé une répression inédite via des publications sur le réseau social anciennement connu sous le nom de Twitter, maintenant X.
« Les agriculteurs sont encerclés par la police dans les Yvelines. Jamais en 30 ans de mouvement agricole une telle répression, » a déclaré la Coordination rurale, une organisation fondée en 1991 qui représente diverses activités agricoles en France.
Dans un constat d’amertume, le syndicat a critiqué le déploiement de véhicules blindés présentés comme disproportionnés : « Les blindés dans les territoires perdus de la République ? Non juste pour bloquer et encercler des familles et des agriculteurs venus à Paris pour défendre la ferme France. »
Sébastien Héraud, membre du comité directeur du syndicat, a exprimé sa détermination à passer outre les barrages pour rentrer à Paris, relayé par Franceinfo. Les agriculteurs manifestent notamment contre un accord entre l’Union européenne et le Mercosur, jugé inéquitable, surtout pour les petits exploitants, en raison de normes de production plus sévères en Europe.
Ce mouvement de protestation s’inscrit dans une série plus large de revendications, soulignant des problématiques telles que la baisse des revenus agricoles, la hausse des coûts des intrants et du carburant, et la question des subventions insuffisantes. Des promesses gouvernementales avaient été faites par Gabriel Attal en mars 2024, mais selon les agriculteurs, ces promesses sont retardées, ce qui ravive leur mobilisation.
Amélie de Montchalin, nouvelle ministre des Comptes publics, a réaffirmé que les mesures promises seraient appliquées dès l’adoption du budget. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a annoncé que les projets liés à l’agriculture seraient examinés en priorité par l’Assemblée nationale et le Sénat. Une rencontre est prévue entre le gouvernement et les syndicats agricoles le 13 janvier. Cependant, les agriculteurs restent sceptiques, comme l’exprime Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, en accusant l’Exécutif de les « mener en bateau, » selon ce que nous avons lu sur le site de nos confrères d’Anadolu.