Trente-sept tracteurs venus de la Haute-Saône et d’autres régions de l’Est de la France ont été bloqués par les forces de l’ordre près du Parlement européen à Strasbourg. Ces agriculteurs comptaient protester lors du vote crucial sur l’accord Mercosur. Toutefois, leur marche a été stoppée à environ 500 mètres du bâtiment par un dispositif policier.
Paul Fritsch, président de la Coordination rurale Grand Est, a exprimé sa déception face à cette situation, jugeant que « l’attitude des autorités vise à pousser les manifestants à la faute ». Il a souligné que malgré l’absence de violences, les agriculteurs considèrent que les mesures prises à leur encontre étaient disproportionnées.
Certains manifestants avaient parcouru jusqu’à 300 kilomètres pour se faire entendre. Pour maintenir un esprit pacifique, ils ont entrepris des actions symboliques, telles que l’offre de pommes aux forces de l’ordre présentes sur place.
Parallèlement, une délégation de la Coordination rurale a tenu des rencontres avec certains eurodéputés favorables à leurs revendications. Cependant, aucune audience officielle ne leur a été accordée par le Parlement européen.
Des figures politiques ont manifesté leur soutien, notamment la députée LFI Manon Aubry ainsi que des membres de l’extrême droite tels que Marion Maréchal et Nicolas Bay, venus à la rencontre des agriculteurs.
Les agriculteurs protestent contre les accords de libre-échange, en particulier celui entre l’Union européenne et le Mercosur, qu’ils perçoivent comme une menace pour l’agriculture française. Selon eux, ces accords pourraient engendrer une « alimentation à deux vitesses » où la sécurité sanitaire et l’équité alimentaire seraient compromises.
Tandis que des barrages filtrants ont déjà été signalés dans diverses régions, la Coordination rurale prévoit d’intensifier ses manifestations dans les jours à venir. Des actions devant des préfectures et des bureaux administratifs ainsi que le blocage des centrales d’achat et des infrastructures logistiques sont envisagés.