Plus d’une centaine d’agriculteurs ont bloqué l’entrée de l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) à Paris, rapportent les médias locaux. Ils ont érigé un mur en parpaings dans la nuit de jeudi.
Pascal Verrièle, secrétaire adjoint de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) section Seine-et-Marne, a exprimé sa frustration : « Des instituts comme l’Inrae devraient nous aider à remplir notre rôle de producteurs, mais ce n’est plus le cas. La décroissance est organisée ».
Donatien Moyson, coprésident des Jeunes Agriculteurs Ile-de-France Ouest, estime qu’un institut national financé à hauteur d’un milliard d’euros par an impose des contraintes sans bénéfice pour les agriculteurs. « Nous luttons contre les entraves à l’agriculture », souligne-t-il.
Les manifestants se sont réunis avant 6 heures du matin, malgré la présence des forces de l’ordre qui ont tenté de les bloquer. Une heure et demie plus tard, ils ont commencé à se disperser.
Mercredi, 28 actions similaires ont eu lieu dans 24 départements, impliquant plus de 1 600 participants et 479 engins agricoles. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a annoncé de nouvelles actions avec les Jeunes Agriculteurs la semaine suivante pour dénoncer les obstacles à l’agriculture.
Le débat autour du traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur a également suscité des critiques à l’Assemblée nationale le 26 novembre. Les députés ont rejeté cet accord, au cœur des protestations agricoles.
Un sondage Elabe indique que 81% des Français soutiennent la mobilisation agricole, un niveau de soutien qui reste élevé. Le gouvernement, dirigé par Barnier, peine encore à convaincre le secteur agricole de ses réformes.