France : La responsabilité de l’État engagée dans la mort d’Yvan Colonna

France : La responsabilité de l’État engagée dans la mort d’Yvan Colonna

La rapporteure publique du tribunal administratif de Marseille, Florence Noire, a suggéré lundi que la responsabilité de l’État français soit reconnue dans l’affaire de l’assassinat d’Yvan Colonna en 2022 à la prison d’Arles. Cette demande repose sur la notion de « faute » de l’État dans cet événement tragique. La décision finale du tribunal est attendue pour la mi-février.

Lors de la séance, le tribunal examinait les requêtes d’indemnisation déposées par la famille d’Yvan Colonna. L’objectif était également de juger si l’État est fautif ou non dans l’attaque mortelle menée par Franck Elong Abé, un autre détenu. Selon Florence Noire, l’État a une responsabilité claire quant à la sécurité des prisonniers, soulignant que l’« administration pénitentiaire doit assurer leur protection ».

La rapporteure a également pointé du doigt de nombreux manquements dans le parcours carcéral de Franck Elong Abé. Condamné dans le cadre d’une enquête antiterroriste, ce dernier aurait dû bénéficier d’une « surveillance particulière ». Florence Noire a ainsi relevé la décision problématique de le réintroduire en détention classique en 2021, alors qu’il aurait dû se trouver en quartier d’évaluation de la radicalisation. Elle dénonce des « défaillances imputables à l’État » qui ont conduit à cette « carence fautive ».

Des critiques ont également été soulevées concernant l’emploi de l’agresseur en tant qu’auxiliaire de ménage et les lacunes générales de surveillance au sein de la prison d’Arles. Ceux-ci sont jugés être « à l’origine, de manière directe et certaine, de l’agression puis du décès » d’Yvan Colonna.

Dans un rapport rendu public fin mai 2023, après avoir interrogé 71 personnes, la commission d’enquête parlementaire a confirmé des « défaillances » et « inactions » des autorités françaises. Ces erreurs ont abouti à « une agression d’une extrême violence », ayant entraîné la mort de Colonna. Ce dernier purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour le meurtre du préfet Claude Érignac en 1998. Le rapport a mis en lumière l’inefficacité du système de vidéosurveillance à la prison d’Arles le jour de l’incident.

Selon des informations lues sur le site de nos confrères d’Anadolu, on rappelle que Yvan Colonna est décédé trois semaines après avoir subi cette violente agression le 2 mars 2022 dans la salle de sport de la prison par Franck Elong Abé.

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