France : Étudiants occupent Sciences Po Paris en soutien à la Palestine
À Paris, des dizaines d’étudiants se sont regroupés jeudi soir devant et à l’intérieur de Sciences Po pour une action orchestrée par divers collectifs en soutien à la Palestine. Selon Anadolu, les organisateurs avaient communiqué par les réseaux sociaux leur intention d’une « occupation massive » du site dès 20h. Cet acte vise à dénoncer ce qu’ils appellent la « complicité active » de l’administration de l’école envers le « génocide en cours » à Gaza.
Les étudiants critiques ce qu’ils décrivent comme de l' »aveuglement, répression, complicité » de la direction, qui aurait selon eux sanctionné les pro-palestiniens. « 50 conseils de discipline, 10 étudiant·es suspendu·es », et « 5 interventions policières sur le campus » sont listés parmi les actions répressives de l’administration.
L’initiative cherche à unir différents mouvements au-delà de la cause palestinienne, affirmant un besoin d’unité. « L’heure est à l’unité », affirme leur appel, soulignant une volonté de fédérer la jeunesse autour de revendications politiques. Le rassemblement massif a pour objectif de rendre visible une colère qu’ils estiment partagée au-delà des murs de Sciences Po. Toute expulsion serait considérée comme un « alignement politique » de l’administration, préviennent-ils.
La mobilisation s’inscrit dans un climat plus vaste de tensions dans les universités françaises, avec une surveillance stricte des actions propalestiniennes. Cette situation fait écho à celle des campus américains, où des mouvements similaires ont eu lieu.
Sur place, les étudiants ont affiché leur message avec des banderoles proclamant « Israël Assassin, Sc. Po complice ». Certains ont symboliquement levé les mains teintées de rouge, rappelant l’effusion de sang à Gaza, et ont scandé des slogans tels que « La Palestine vaincra ». « Nous avons cinq revendications », explique un étudiant sous anonymat à Anadolu, « dont la rupture des partenariats avec les universités israéliennes. »
Les étudiants critiquent l’université de Tel-Aviv pour sa contribution à la doctrine militaire israélienne. Ils demandent la fin des partenariats avec les institutions israéliennes, qu’ils accusent de « soutenir un génocide », comparant leur action aux ruptures de coopération avec les universités russes après l’invasion de l’Ukraine.
Parallèlement, la situation humanitaire à Gaza demeure critique. Le blocus israélien empêche depuis le 2 mars l’entrée d’aide humanitaire, alertent des ONG internationales. Depuis octobre 2023, les attaques sur Gaza ont causé la mort de plus de 52 000 Palestiniens, essentiellement des civils.
En réponse, la Cour internationale de Justice a ordonné à Israël de prévenir de nouveaux actes génocidaires et d’autoriser l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens pour crimes de guerre. La rédactrice Ümit Dönmez souligne sur Anadolu qu’aucune réaction officielle de l’administration de Sciences Po n’avait été constatée lors de la publication de leur article.
