France : Emmanuel Macron reconnaît une injustice historique envers Haïti

Le président Emmanuel Macron s’apprête à reconnaître, ce jeudi 17 avril, une « forme d’injustice initiale » infligée à Haïti. En effet, ce pays des Caraïbes a dû verser une indemnité colossale à la France pour obtenir son indépendance. La démarche du président français s’inscrit dans une volonté de mémoire historique, avant d’envisager d’éventuelles réparations.

L’Élysée, cité par le site d’information « Outremers 360° », annonce que Macron entend « reconnaître la force injuste de l’Histoire qui a frappé Haïti dès sa naissance ». Ce geste coïncide avec le bicentenaire de la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti. Un conseiller du président a souligné que cette initiative vise à évaluer comment cette indemnité a affecté le développement de Haïti, déjà en proie à des crises politique, sécuritaire et humanitaire.

Les nouvelles autorités haïtiennes, sous pression de la France, avaient accepté le 17 avril 1825 de payer 150 millions de francs-or pour que le roi Charles X reconnaisse leur indépendance. Cette somme fut réduite à 90 millions en 1838, mais la dette, assortie de taux d’intérêt élevés contractés auprès de banques françaises, ne fut entièrement réglée qu’en 1952.

L’Élysée, comme rapporté par nos confrères de Anadolu, admet que cette « double dette » a lourdement pesé sur la jeune nation haïtienne et a marqué son histoire. Toutefois, le travail de reconnaissance annoncé par Emmanuel Macron devrait s’inspirer de ses précédentes démarches concernant l’Algérie, le Rwanda, et le Cameroun, sans pour autant promettre d’indemnisation financière.

En réponse aux demandes de restitution de la dette par Haïti, l’Élysée a déclaré que l’objectif est de parvenir à des conclusions « historiquement incontestables ». Ces travaux permettront d’explorer les moyens par lesquels la France peut honorer ses engagements de reconnaissance. Un conseiller a ajouté que le président « n’a pas peur de demander pardon », soulignant qu’il ne s’agit que du « début du processus ».