La mission spéciale du Fonds monétaire international (FMI), conduite à Dakar par Édouard Gemayel, a révélé l’ampleur d’une situation budgétaire beaucoup plus critique qu’annoncée jusque-là. Selon un audit indépendant du cabinet Forvis Mazars, la dette du gouvernement central, qui était officiellement estimée à 74,4 % du PIB fin 2023, s’élève en réalité à 111 %. Fin 2024, elle a même atteint 118,8 % du PIB, soit l’équivalent de 6 à 7 milliards de dollars additionnels, représentant environ un quart du PIB.
Une sous-estimation consciente de la dette
« Comme le rapport de la Cour des comptes le dit très clairement, il y a eu une décision consciente de sous-estimer ce stock de la dette pendant les années précédentes », a affirmé M. Gemayel sur RFI. Ces révélations confirment que la présentation biaisée des finances publiques a permis à l’ancien gouvernement d’envoyer de faux signaux de stabilité aux marchés financiers. Résultat : le Sénégal a pu emprunter plus facilement et à des taux avantageux, au prix d’un endettement masqué.
Une crédibilité financière mise à mal
Pour le FMI, cette découverte a des conséquences lourdes : il est désormais impératif de rétablir la fiabilité des statistiques budgétaires et de restaurer la confiance des investisseurs. Deux scénarios sont à l’étude par le Conseil d’administration du FMI :
soit une dérogation accordée au Sénégal, lui évitant de rembourser immédiatement certains décaissements obtenus sur la base de données erronées, à condition d’engager des réformes strictes ; soit l’exigence d’un remboursement intégral de ces décaissements.
« Ce n’est pas nous qui décidons, mais le Conseil d’administration », a insisté Édouard Gemayel.
Des réformes et une possible judiciarisation
Face à cette crise de confiance, le FMI dit saluer l’engagement des nouvelles autorités en faveur de la transparence. Plusieurs réformes structurelles sont déjà en cours :
la centralisation de la gestion de la dette,
le renforcement du Comité national de la dette publique,
l’audit des arriérés de paiement par l’Inspection générale des finances,
et la mise en place d’une base de données unifiée.
Mais le dossier pourrait également avoir des suites judiciaires. Les manquements constatés pourraient relever de faux en écriture publique ou même de blanchiment d’argent. « C’est le rôle de la justice sénégalaise de poursuivre ces faits », a rappelé le représentant du FMI.
Une économie dynamique mais sous tension
Malgré ce choc budgétaire, l’économie sénégalaise garde un certain dynamisme. La croissance a atteint 12,1 % au premier trimestre 2025, portée par le début de la production pétrolière et gazière à Sangomar et GTA. Toutefois, la croissance hors hydrocarbures reste limitée à 3,1 %, freinée par le ralentissement du BTP et des industries chimiques. L’inflation, elle, demeure contenue à 0,7 %.
Vers un nouveau cadre avec le FMI
Le Sénégal a exprimé sa volonté de négocier un nouveau programme avec le FMI, articulé autour de la transparence budgétaire, du renforcement des secteurs stratégiques, du développement du capital humain et de la résilience climatique. Mais, pour l’heure, le programme en cours reste suspendu, le temps que la situation de la dette soit entièrement clarifiée. « Jusqu’à ce jour, nous ne pouvons pas dire si le programme va reprendre. Nous devons d’abord résoudre le problème des fausses données », a conclu M. Gemayel.
L’Etat doit porter cette affaire devant la justice. Macky doit répondre de ses actes ainsi que le FMI. Il n’est pas question que cette tricherie sous l’œil du FMI soit aux dépends des sénégalais. 7 milliards de $!!! Mais est-ce qu’on se rend compte?? Il n’y a pas plus grand scandale depuis que le Sénégal existe.
Il faut des manifestations massives pour montrer au monde ce que le FMI à permi au gros pilleur Macky.
Noo Macky Sall est-ce que Nit la?