FESPACO : une immersion dans l’histoire du cinéma africain

Depuis sa première édition en 1969, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) s’est affirmé comme un rendez-vous biennal incontournable. Malgré quelques interruptions, notamment dues à l’épidémie d’Ebola en 2015, aux menaces sécuritaires au Mali et à la pandémie de Covid-19 en 2021, le festival a toujours su maintenir son ambition de promouvoir la visibilité du cinéma africain.
Dans son ouvrage « Par-delà les écrans », Aboubacar Demba Cissokho, journaliste à l’Agence de presse sénégalaise (APS), raconte cette aventure humaine et artistique. Ce récit captivant, que nous avons découvert dans un article de nos confrères de Sud Quotidien, prend la forme d’un carnet de bord relatant non seulement l’engouement pour le cinéma mais aussi une déclaration d’amour pour un festival unique en son genre.
En 2003, lors de la 18ème édition du FESPACO, Cissokho est envoyé pour couvrir l’événement. Ce séjour marquera un tournant décisif dans sa carrière, tant l’effervescence culturelle et la communion autour du septième art africain l’ont inspiré. Il y a croisé des figures historiques du cinéma africain comme Ousmane Sembène, Mahama Traoré et Souleymane Cissé, mais aussi découvert des jeunes talents aux écritures visuelles novatrices.
L’auteur aborde avec subtilité les coulisses du festival, les frustrations que peuvent ressentir les réalisateurs face aux décisions des jurys, ainsi que les jeux d’influence entourant l’Étalon de Yennenga. Cette immersion permet également d’explorer les relations complexes entre cinéma et politique, tout en soulignant la diversité des regards idéologiques et des luttes sociales représentées à l’écran, contre des fléaux tels que l’excision, les fondamentalismes religieux ou la violence domestique.
Comme nos confrères de Sud Quotidien le rapportent, « Par-delà les écrans » offre une perspective pertinente sur les spécificités du FESPACO, par rapport à d’autres festivals cinématographiques comme les Journées cinématographiques de Carthage ou le Festival de Marrakech. L’ouvrage s’attarde également sur la richesse des activités parallèles telles que les projections, débats, ateliers et concerts, soulignant la nécessité d’un accompagnement intellectuel de la création cinématographique africaine vivante.
Ce livre est une invitation à découvrir l’importance du FESPACO comme espace de débat et tribune pour les voix africaines. En plongeant dans l’atmosphère chaleureuse et festive de Ouagadougou, faite de rencontres, d’échanges et de découvertes culinaires, Aboubacar Demba Cissokho révèle à quel point cet événement est un vecteur essentiel des enjeux liés à la diffusion des films et au contact avec le public.