Etat d’urgence et couvre-feu : « Mesure hâtive et discriminatoire », décrie la Cdd

La Coalition Citoyens Debout (CCD) a fait face à la presse ce dimanche 10 janvier 2021. Une rencontre lors de laquelle Adama Kanté et Cie ont donné leur point de vue sur certaines questions qui, selon eux, « agitent l’opinion sénégalaises ces derniers temps… »  et sont le couvre-feu partiel décrété par Macky, l’émigration clandestine, la problématique du financement des partis politiques, les élections locales…

Reprise du couvre feu et de l’Etat d’urgence…

« Nous considérons que c’est une mesure assez hâtive qui a été prise de façon discriminatoire car Dakar et Thiès ne sont pas les seules localités concernées par la maladie. En plus, penser que le couvre feu est une solution donne l’impression que le virus ne se propage que la nuit, ce qui, naturellement, n’est pas vrai. Les populations suspectent d’autres réalités, d’autres pratiques au-delà du simple fait de vouloir les protéger« , selon le coordonnateur de la CCD.

Toutefois, soutient Adama KANTE, « malgré ces suscitions, nous pensons que les jeunes ne doivent pas braver les forces de sécurité et de défense encore moins détruire les édifices publics qui constituent leur patrimoine. Il faut sans doute protester quand on n’est pas d’accord, mais il faut repenser les formes et méthodes de protestation« .

Emigration clandestine…

Il a, aussi été question de l’émigration clandestine qui, selon la CCD « a révélé l’échec des pouvoirs publics relativement à la politique d’emploi et de réduction du chômage. Il faut rappeler, à toutes fins utiles, que c’est une question qui a traversé deux régimes mais l’Etat c’est la continuité dit-on aussi. Les politiques de financement se font de façon parcimonieuse et ne touchent que la clientèle politique du parti politique au pouvoir. Ce sont des jeunes et des groupements de femmes sans formation, sans projets bancables, sans expérience en matière d’entreprenariat, souvent même sans capital social qui bénéficient de sommes faramineuses à la veille des élections. Ces sommes ne seront jamais recouvrées au grand détriment du contribuable sénégalais« .

Problématique du financement des partis politiques…

La polémique autour de la sortie du ministre de l’Intérieur qui menace Pastef de dissolution aussi a été scrutée. « Le ministre a nommément mentionné le nom du parti dans son communiqué ce qui nous amène directement à exclure le droit et la loi pour aller directement sur le terrain de la politique« , ont-ils constaté.

Ce que dit la loi…

Avant de poursuivre: « Parlons de la loi d’abord. Il s’agit de la loi n° 81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques, modifiée par la loi n°89-36 du 12 octobre 1989. Les nouvelles dispositions étant : «article 4.- Les déclarations et dépôts prévus aux articles 2 et 3 sont effectués, sous peine de dissolution, auprès du Ministre de l’Intérieur qui est tenu d’en délivrer récépissé. La dissolution intervient également : 1° dans le cas où un parti a reçu directement ou indirectement des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal 2° dans le cas où un parti applique une modification statutaire refusée par le Ministre de l’Intérieur. 3° dans le cas où, par son activité générale ou ses prises de positions publiques, un parti a gravement méconnu les obligations qui lui incombent en vertu de l’article 3 de la Constitution« .

« Il faut savoir raison garder…« 

« Ici, il nous faut bien réfléchir sur l’expression ‘de l’étranger’. La diaspora sénégalaise est étrangère selon le ministre DIOME alors qu’elle est représentée dans notre assemblée nationale par ses députés ; la diaspora est étrangère alors que c’est le président lui-même qui en a fait la quinzième région du Sénégal. Elle est étrangère alors que des fils et filles du pays la composent. Selon nous, ce n’est rien d’autre qu’une tentative d’intimidation et de menaces à l’endroit du Pastef et nous condamnons cette attitude avec la dernière énergie au nom de la démocratie. Le ministre devait commencer par son propre parti qui a reçu des subsides d’un peu partout en Afrique et dans le monde. Le président lui–même a adressé une demande de soutien au président Omar BONGO du Gabon. Donc, il faut savoir raison garder« , renchérit Adama Kanté.

Elections locales…

« La plus grande injustice que nous vivons actuellement sur le plan politique demeure le non respect du calendrier électoral et la non tenue des élections à date échue. Présentement, toutes les collectivités locales du Sénégal sont dans une situation d’illégalité car le mandant de ces élus est arrivé à sont terme depuis plus d’une année. Il n’y a rien qui justifie ces reports incessant si ce n’est une volonté du Président de faire passer ses manœuvres politiciennes de mauvais alois. Il sait en son âme et conscience que ses maires et Président de département sont impopulaires et ne pourront plus jamais gagner des élections« , souligne M. Kanté.

« Il faut que le président nous édifie car…« 

Raison pour laquelle, selon lui, « il essaye de jouer avec le temps pour pouvoir mieux se préparer. Initialement pour Juin 2019, elles ont été reportées à deux reprises pour être retenues pour mars 2021. Elles viennent d’être reportées pour une énième fois. Le ministre Aly Ngouye Ndiaye avait déposé un amendement prévoyant la prorogation des mandats des conseillers départementaux et municipaux élus en Juin 2014 et le report des élections en Mars 2021. La commission des lois l’avait adopté le 05 Novembre 2019 pour un vote en procédure d’urgence. Depuis, on ne parle plus de date. Il faut que le président nous édifie car, les locales sont devenues une demande sociale« .

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