Droits humains au Sénégal : les États-Unis pointent du doigt la détention préventive et l’assistance juridique

Les États-Unis ont publié leur rapport annuel 2024 sur les droits humains, pointant du doigt certaines pratiques du système judiciaire sénégalais. Le rapport, rendu public le 20 août 2025, soulève des inquiétudes concernant la détention préventive et l’assistance juridique des prévenus.

Détention préventive : des durées excessives pointées du doigt

Le rapport américain souligne que, malgré une limite légale de six mois pour les délits mineurs, des personnes sont détenues en détention préventive pendant des périodes bien plus longues au Sénégal. L’engorgement judiciaire et l’absentéisme des juges sont cités comme facteurs contribuant à cette situation, avec une attente moyenne de deux ans entre les accusations et le début du procès. Pour les crimes graves, aucune limite de durée n’est fixée.

Absence d’avocats lors des interrogatoires

Le rapport déplore également le non-respect systématique du droit à l’assistance d’un avocat dès l’arrestation et pendant les interrogatoires. Un rapport d’Amnesty International est cité, mentionnant des cas d’enfants détenus sans assistance juridique après avoir participé à des manifestations interdites. Bien que la loi prévoie une aide juridictionnelle pour les accusés indigents, le rapport note que les avocats commis d’office sont souvent absents, surtout en dehors de Dakar.

Avancées et points noirs

Malgré ces critiques, le rapport reconnaît des avancées au Sénégal en matière de droits humains en 2024, notamment la tenue d’une élection présidentielle jugée juste et la libération de prisonniers politiques. Cependant, des inquiétudes persistent concernant les arrestations arbitraires, les restrictions à la liberté d’expression et les brutalités policières. Le rapport mentionne également des agressions et des arrestations de journalistes lors de troubles civils en février 2024.

« La police traitait la plupart des cas comme des infractions flagrantes et procédait à des arrestations sans mandat, invoquant le droit à la détention provisoire », souligne le rapport du Département d’État américain. La mise en liberté sous caution est rarement possible, et le port de bracelets électroniques, prévu par la loi comme alternative à la détention, n’est pas appliqué systématiquement. Des organisations de défense des droits de l’homme ont déjà critiqué par le passé des arrestations jugées arbitraires au Sénégal. Le rapport américain s’inquiète également des méthodes d’interrogatoire brutales et des traitements cruels et dégradants dans les prisons et centres de détention.

Le rapport américain sur les droits de l’homme au Sénégal pour l’année 2024 pointe du doigt des problèmes persistants dans le système judiciaire. Les défenseurs des droits humains continuent de plaider pour une meilleure protection des droits fondamentaux dans le pays.

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