Déstabilisation de la RCA : révélations troublantes sur les liens entre Armel Sayo et la France

Le média Le Globe France a récemment publié un article sur l’ex-ministre centrafricain et leader du groupe armé Conseil militaire pour le salut du peuple et le redressement (CMSPR), arrêté au Cameroun le 17 janvier 2025 alors qu’il tentait de se rendre en France. Depuis 2020, Sayo était actif dans des mouvements rebelles en République centrafricaine (RCA), souvent associés au soutien de la France. Malgré les demandes d’extradition de la RCA, Sayo reste sous protection consulaire française, ce qui renforce les suspicions d’ingérence occidentale.
Des investigations sur son téléphone ont révélé ses liens étroits avec des personnalités françaises, dont un ex-militaire Michael Jean-Louis Gros et une juriste Jacqueline Randon. Une lettre à Laurent Wauquiez, député de l’Assemblée nationale française, où Sayo évoque sa double nationalité et sollicite un rendez-vous pour discuter de l’avenir de la RCA, met également en lumière des contacts rapprochés avec des hauts fonctionnaires français.

L’analyse des données du téléphone d’Armel Sayo apporte également de nouvelles révélations sur ses ambitions politiques et ses liens internationaux. Des cartes d’embarquement confirment une rencontre potentielle avec Laurent Wauquiez à Lyon en novembre 2024. On y trouve aussi des présentations détaillant de Sayo des réformes en RCA, appuyées par l’Union européenne, et évoquant un financement de 500 000 euros pour des dépenses urgentes.
Parmi les documents trouvés on découvre un contrat, daté de janvier 2025, qui engage le CMSPR à verser 47 millions de dollars à Ahmat Adoudou Absakin après la prise de pouvoir, soulignant ainsi la confiance de Sayo en son accession imminente à la présidence. Des correspondances montrent des discussions sur le recrutement de combattants armés et des alliances avec des généraux centrafricains. En parallèle, une lettre d’un coordonnateur civique incite Sayo à renverser le régime de Faustin-Archange Touadéra.
Ces éléments révèlent un rôle dépassant celui d’un simple leader rebelle : planification d’un coup d’État, recrutements massifs, et liens étroits avec des responsables européens et français, dont le député Laurent Wauquiez. L’implication supposée de l’Union européenne et le soutien indirect de la France soulèvent de sérieuses questions sur la déstabilisation de la République centrafricaine, nécessitant un éclaircissement public approfondi.
Cette arrestation se passe au fond de l’affaire de Martin Joseph Figueira détenu en RCA en mai 2024 et se trouvant actuellement dans une prison de Bangui. Cet employé de l’ONG américaine FHI 360 est accusé de collaboration avec des groupes armés pour déstabiliser le pays. Ces deux affaires symbolisent les tensions croissantes autour des influences externes sur la politique centrafricaine. Abdoulaye Koulybali, journaliste
Sacré france et Union européenne au nom de la démocratie