« Le coup d’État est déjoué. Restons vigilants. » C’est le message partagé ce 19 mai 2024 sur les réseaux sociaux par Fidèle Gouandjika, le Ministre Conseiller Spécial du Président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Lors d’une première intervention en direct, Fidèle Gouandjika a alerté sur le danger venant de l’ex-chef de la rébellion, Révolution Justice, Armel Sayo.
Selon Gouandjika, Armel Sayo, ancien Ministre de la Jeunesse et détenteur d’un passeport diplomatique centrafricain, prévoit de se rendre au Soudan pour rencontrer les autorités locales. Gouandjika affirme posséder une correspondance envoyée depuis la France par Sayo aux autorités soudanaises le 24 mars 2024, où Sayo sollicite leur aide pour mobiliser des mercenaires afin de renverser l’ordre constitutionnel en Centrafrique.
Pour appuyer ses accusations, Fidèle Gouandjika a publié un enregistrement sonore d’une communication entre Armel Sayo et un complice en Afrique. Cet enregistrement, intercepté et décrypté en Europe, révèle Sayo affirmant que toutes les conditions sont réunies pour un coup d’État en Centrafrique. Il assure son interlocuteur de sa détermination à changer l’avenir du pays après cette opération, évoquant le soutien de certains pays dans la préparation et l’exécution du putsch.
Fidèle Gouandjika estime que cette tentative est vouée à l’échec, car le Soudan refuserait d’être une base arrière pour une telle opération. Il affirme également que les complices de Sayo, emprisonnés pour atteinte à la sûreté de l’État, gardent l’espoir d’être libérés en cas de réussite du coup d’État. Gouandjika précise que toutes les communications téléphoniques de Sayo et de ses complices présumés au Cameroun et au Soudan sont surveillées et enregistrées.
Armel Sayo, accusé par le gouvernement de Bangui, est Commandant des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Nommé Ministre de la Jeunesse et des Sports le 10 août 2014, il fut enlevé le 25 janvier 2015 avant d’être libéré le 11 février. En février 2019, il devient Ministre des réformes de l’État suite à l’accord de paix du Soudan, mais est démis de ses fonctions en mars 2021. Depuis, Sayo vit en France et n’a pas encore réagi officiellement aux accusations portées contre lui par Fidèle Gouandjika le 19 mai 2024.