Crise de la Justice : « Ce silence coupable des braves et honnêtes juges… » (Universitaires)
« L’obligation de réserve, souvent prétextée, n’exonère nullement les magistrats de réfléchir consciencieusement aux causes de la crise du pouvoir judiciaire et la défiance des justiciables à son encontre ». Dixit une tribune cosignée par quatre professeurs tous tous agrégés des facultés de droits. Qui s’interrogent sur le silence coupable de ces magistrats vertueux face à la dégradation de la justice.
Abdoul Aziz Diouf, El Hadji Samba Ndiaye, Sidy Alpha Ndiaye et Babacar Niang, s’interrogent également sur le silence coupable de ces magistrats vertueux face à la dégradation de la justice.
« Dans son expression sénégalaise, l’obligation de réserve est devenue un instrument fécond de consolidation d’un corporatisme primaire insupportable dirigé contre le Peuple. La disgrâce de la magistrature frappera assurément de ses conséquences les hommes politiques et les magistrats à leur service mais certainement aussi les « braves et honnêtes » juges coupables de leur mutisme.
« Le silence des « braves et honnêtes juges » fait autant de mal à la magistrature que l’incurie des saltimbanques du corps. Et quand les dernières délibérations du Conseil supérieur de la magistrature aussi soupçonneuses que burlesques viennent accréditer au Sénégal l’idée de juges du gouvernement lorsque l’on s’inquiète ailleurs d’un gouvernement des juges, le silence des « braves et honnêtes juges » insonorise le vacarme des préteurs politiciens ».