Course au mariage et au divorce: Des femmes racontent leurs calvaires…

Le divorce prend une ascension considérable dans nos sociétés. Dans chaque cas, les raisons ne manquent pas. Chacun croit avoir le monopole de discernement. Les chiffres de différentes associations en charges des questions de divorces connaissent une ascension considérable.
Le divorce est la rupture officielle d’un mariage civil ou religieux liant précédemment deux personnes. Il semble avoir une place dans nos mœurs. Parfois l’on a tendance à croire que le mariage est un jeu. Soit on gagne soit on perd. Dans cette course au divorce, nombreuses sont les raisons évoquées. Une étude de l’Institut de recherche pour le développement (Ird) effectuée tout récemment estimait qu’un tiers des mariages se soldait par le divorce et 80% des cas de divorce relèvent de l’initiative des femmes. Ce, pour infidélité (33%), égoïsme (22%), incompatibilité (13%), immixtion des beaux parents (11%), mariages précoces (9%), convictions politiques (8%)… .
Pour en savoir plus sur les motifs qui poussent nos sœurs et mamans au divorce, nous sommes allés à la rencontre de quelques-unes.
Nafissatou, jeune femme divorcée, il y a quatre ans de cela. Selon elle, son calvaire était l’infidélité de son mari. Ce dernier n’a aucune envie de prendre une seconde épouse et fatiguait celle qui était au foyer, Nafissatou. « Mon mari va jusqu’à amener les filles dans le lit conjugal et quand je lui demandais de prendre une seconde femme. Il a toujours répondu pas question ! Je savais bien qu’il ne pouvait pas à cause de son revenu ; il était taximan ». La jeune maman continue et affirme: «j’avais l’impression que mon mari était obsédé par ses belles clientes». Nafi a dû craquer laissant dans la maison conjugale deux jolis gosses de 11 et 9 ans.
Si Nafi a souhaité avoir une coépouse pour sauver son mari de l’infidélité, ce n’est pas le cas de Astou qui était la seconde de son ex-mari. Elle dit avoir fait le mauvais choix, d’être la seconde épouse d’un homme.«Ma coépouse est une vipère. Les premières semaines, elle était bien gentille avec moi. Mais le jour où elle a appris ma grossesse, elle a sorti ses griffes ». La jeune maman bien habillée en bas moulant et un tricot blanc de quoi à imaginer qu’elle ne répudierait pas un autre prétendant ajoute qu’elle a subi tant de délires avec celle qu’elle considérait comme sa grande sœur. Dans cette situation, le mari ne pipait mot. « Je préparais cinq jours dans la semaine et elle deux, ironiquement j’avais droit à deux nuits avec mon cher époux; Dieu seul sait les ronflements de mon mari ces deux nuits», raconte t-elle.
Une perte de temps
Astou a très vite compris que sa place n’est pas dans ce ménage. Une fois qu’elle a mis au monde son petit qui a sept ans aujourd’hui, elle a dû plier bagages pour rejoindre ses parents. Elle estime que ce départ était pour sauver son fils puisque. «Ma coépouse n’a que de filles et mon enfant, le seul héritier de mon ex-mari, risque de rejoindre l’Au-delà ». Sur les conseils des amis et des parents elle a dû jeter l’éponge ce que son mari avait digéré difficilement.
Amina de son côté a mis l’accent sur sa belle-mère. Mariée à l’homme de ses rêves, Amina a rencontré la belle-mère de ses cauchemars. Son mari, un certain Abou travaille à Thiès et revient chaque weekend. La belle-mère d’Amina est commère, bavarde et raconte toutes sortes de monstruosités sur elle. «Ma belle maman, celle qui est censée me prendre comme sa fille m’a traitée de thiaga -prostituée-». Aidée par sa fille cadette, la belle-mère d’Aminata est même partie raconter à la famille de celle-ci qu’elle sortait avec un autre homme. Ce qui est un mensonge selon Amina. La jeune maman d’une fille préfère nous préserver de certains détails pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. Ce qui semble être vrai car, ses yeux rougissent déjà.
Que disent les experts sur le phénomène de divorce ?
Patrick Mendy, coach en développement personnel et expert dans les questions conjugales, souligne que la plupart de nos jeunes mariés prennent tout le temps à planifier leurs cérémonies de mariage plutôt qu’à discuter de leur avenir. Il estime qu’une fois dans le foyer, les mariés éprouvent de difficultés parce que n’ayant rien planifié. «Normalement, les futurs mariés devaient parler de leur avenir, le nombre d’enfants qu’ils comptent avoir, la maison à construire, l’éducation de leurs futures progénitures ainsi de suite. Telles devaient être les discussions avant les mariages», ajoute M. Mendy.
Aussi faut-il souligner, selon notre expert, que l’égoïsme, l’infidélité, les comportements abusifs, la perte d’emploi ou dettes, l’interférence des beaux parents et le fait de se marier trop jeune sont les raisons souvent évoquées par les couples en passe de divorcer.
Le mariage est sacré, un effort des toutes les parties est important. L’avenir des enfants, les liens parentaux entre les belles familles doivent nous interpeller à faire preuve de patience et de retenue dans nos prises de décisions. Faisons tout pour garder le caractère sacré des liens de mariage.