Coline Fay décrit son séjour en prison au Sénégal : « c’est un peu choquant de les voir faire… »

Coline Fay, une jeune française de 26 ans, a atterri à Paris ce vendredi matin, après avoir passé deux mois en prison au Sénégal. Arrêtée le 17 novembre en marge d’une manifestation de soutien à l’opposant politique Ousmane Sonko, elle était accusée de « complot contre l’autorité de l’Etat » et « actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ». Elle avait déménagé au Sénégal quelques mois avant son arrestation.

À son arrivée à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, ses parents et son frère Antonin étaient présents pour l’accueillir. Par la suite, elle s’est rendue au cabinet de son avocat, Juan Branco, et a partagé ses expériences carcérales avec une radio française dénommée France Bleu Isère. Coline Fay a décrit les conditions de détention difficiles : « Je vais bien, je suis en bonne santé. Je ne suis qu’à moitié libre, car j’ai laissé les autres militantes qui sont là-bas depuis des mois. Pour dormir, j’ai partagé pendant plus d’un mois un matelas pour une personne avec une femme enceinte. La présence des enfants aussi là-bas, c’est un peu choquant de les voir faire leurs premiers pas dans une maison d’arrêt. La routine était assez difficile mentalement. On sortait pour manger et on rentrait pour dormir. On a beaucoup de temps pour lire et penser, mais ce n’est pas facile. »

Elle a également évoqué les restrictions lors des communications téléphoniques depuis la prison : « Pour effectuer des appels à l’extérieur, on est sur écoute. Il y a plein de mots qu’on n’a pas le droit de prononcer mais deux fois par semaine je pouvais appeler ma famille cinq à dix minutes. »

Quant à ses projets futurs, Coline Fay a exprimé son désir de retrouver une vie normale et de se focaliser sur l’évolution de la situation au Sénégal : « Je veux remercier mes avocats et tous les gens qui ont apporté leur soutien. » Elle prévoit de chercher du travail et de suivre attentivement les événements au Sénégal ainsi que la réaction de la France.