CENA : Mésentente entre Ndiaga Sylla et l’opposition qui a peur d’avoir raison devant la Cour suprême

CENA : Mésentente entre Ndiaga Sylla et l’opposition qui a peur d’avoir raison devant la Cour suprême

L’opposition sénégalaise fait face à une situation décrite comme « la peur d’avoir raison » suite à sa demande d’annulation de la nomination des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA). Cette demande fait suite à la décision du président de la République de remplacer intégralement par décret les membres de cette organisation cruciale pour la supervision des élections.

Ndiaga Sylla, expert électoral, et une partie de l’opposition accusent le président de violation de la loi sénégalaise. Ils soutiennent que certains membres de l’équipe précédente de la CENA n’avaient pas achevé leur mandat, contrairement aux stipulations légales. En parallèle, le président se défend en arguant que l’équipe en place avait déjà épuisé son mandat depuis plusieurs mois.

Les membres du Front pour l’inclusivité et la transparence des élections (Fite) et Ndiaga Sylla ont déposé un recours en annulation à la Cour suprême. Des rumeurs circulent selon lesquelles le parti au pouvoir pourrait utiliser une éventuelle annulation du décret présidentiel pour repousser l’élection présidentielle prévue dans moins de deux mois, une perspective rejetée par l’opposition.

Les membres du Fite ont retiré leur demande en annulation, affirmant leur désir de maintenir la date des élections présidentielles au 25 février 2024, comme l’a déclaré Aminata Touré, membre du FITE sur les réseaux sociaux : “Les candidats du FITE ont retiré la demande d’annulation du décret portant nomination des nouveaux membres de la CENA. Ils veulent des élections présidentielles pour le 25 février 2024 et un respect du calendrier républicain. Aucun report n’est ni possible ni envisageable.”

Ndiaga Sylla, quant à lui, persiste dans sa démarche juridique. Il affirme : “La Cour suprême va statuer ce jour à 12h sur le sursis à exécution du décret de nomination des membres de la CENA. En introduisant le recours, nous étions conscients des conséquences qui pourraient en découler. J’assume entièrement ma position consistant à aller jusqu’au bout de la procédure au nom du respect de l’État de droit et de la préservation de principes démocratiques.”

La décision de la Cour suprême est donc attendue avec impatience. Elle aura à choisir entre annuler le décret présidentiel et rétablir l’ancienne équipe de la CENA ou valider les actions du président. Une décision qui, quelle qu’elle soit, aura d’importantes répercussions sur le climat politique sénégalais.

1 COMMENTAIRE
  • DIOUF ABDOULAYE

    Si les plaignants ont gain de cause qu’est-ce qui pourrait se passer ?
    Le report des élections ne serait il pas inévitable ?
    Ce serait une bonne chose, le temps de discuter entre partis pour calmer les esprits.
    En tant qu’observateur de la scène politique, je crains que la campagne électorale soit émaillée de violence .
    Les acteurs politiques doivent se faire violence et se parler.
    Quand la sérénité sera installée , alors des élections seront organisées et que le meilleur gagne.
    Il ne sert à rien de se lancer dans des élections pour ensuite installer le pays dans l’instabilité où tous les risques coexistent.
    Le Sénégal n’est plus un pays ordinaire; il a des ressources convoitées .

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