À Bonn, en Allemagne, lors de la 62e session de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique de la CCNUCC (SBSTA), des experts ouest-africains ont plaidé pour l’intégration de l’élevage dans l’action climatique. Ils ont souligné le rôle crucial des systèmes d’élevage durables dans la lutte contre le changement climatique et la contribution à la sécurité alimentaire des communautés rurales.
L’élevage, un acteur clé de la lutte contre le changement climatique
Lamine Diatta, négociateur climat au ministère sénégalais de l’Environnement, a insisté sur la nécessité d’inclure l’élevage dans l’agenda climatique ouest-africain. Il a mis en avant l’interconnexion entre élevage et forêts dans la région, soulignant que « les systèmes pastoraux bien gérés, combinés à l’agroforesterie, participent au maintien des écosystèmes ». Il a plaidé pour la reconnaissance des éleveurs et agro-pasteurs comme acteurs clés de la transition climatique.
Un hub pour des solutions d’élevage durable
L’Institut International de Recherche sur l’Élevage (ILRI) a lancé le « Livestock and Climate Solutions Hub », une plateforme visant à fédérer les efforts pour un élevage durable. Abdrahmane Wane, représentant régional de l’ILRI, a alerté sur les risques climatiques majeurs pour les pasteurs, pointant que 60% d’entre eux pourraient perdre leurs moyens de subsistance sans action concrète. Cheikh Mbow, Directeur du Centre de Suivi Écologique (CSE) à Dakar, a salué cette initiative comme un pont entre chercheurs et décideurs. Une réflexion similaire sur la durabilité du pastoralisme au Sahel avait été menée au Sénégal en mai 2025.
Vers une position africaine commune
Patrick Karani, de l’Union africaine (AU-IBAR), a annoncé l’élaboration d’une position africaine commune pour faire de l’élevage un pilier de la gouvernance climatique du continent. Halima Bawa Bwari, négociatrice climat du Nigeria, a insisté sur l’importance de la réduction des émissions de méthane. Le financement climatique pour l’élevage reste insuffisant, comme l’a rappelé Jan Brix du ministère allemand du Développement (BMZ), qui a appelé à une coalition d’acteurs pour une transformation durable et inclusive de l’élevage.
Six axes prioritaires pour l’avenir de l’élevage
Les experts ont défini six axes prioritaires : des solutions climatiques intégrées, le développement des chaînes de valeur pastorale, la restauration des pâturages, une coopération transfrontalière renforcée, l’inclusion des jeunes et des femmes, et un engagement renforcé science-politique. Un tableau de bord des solutions d’élevage climato-intelligentes sera développé pour guider les bailleurs et les décideurs.