Berlin: extrême droite et pacifistes face à face près des lieux de l’attentat

Au surlendemain de l’attentat au camion-bélier contre un marché de Noël, Berlin était le théâtre de deux manifestations ce mercredi 21 décembre. L’une des partis d’extrême droite, l’autre de pacifistes opposés à la récupération politique de l’attentat, apprend-t-on à Rfi.

C’est un face à face tendu qui a lieu ce mercredi soir à quelques mètres seulement du lieu de l’attentat. Deux groupes de manifestants séparés par plusieurs rangées de barrières métalliques et par un important cordon policier. D’un côté, les militants d’extrême droite, néonazis, agitant le drapeau allemand et même un drapeau du IIIe Reich. De l’autre, des antifascistes, des militants de la société civile, des habitants et des officiels du quartier, comme le maire de Charlottenburg, venus protester contre la récupération politique de l’attentat par les partis populistes.

« Angela Merkel a du sang sur les mains », hurle dans un haut-parleur un militant du parti néonazi NPD. Le camp adverse, lui, scande : « dégage », « hors d’ici, le fascisme ne passera pas », et brandit de gros cœurs rouges. La foule est quatre à cinq fois supérieure à celle des extrémistes qui ne dépasse une centaine de participants.

Depuis l’attentat de lundi sur le marché de Noël, les populistes font entendre leur voix. Le parti anti-immigration AfD a d’ailleurs organisé une autre manifestation de quelques centaines de personnes devant la chancellerie. Tous ces partis accusent Angela Merkel d’avoir mis le pays en danger avec sa politique d’accueil des demandeurs d’asile jugée trop généreuse. Leur mot d’ordre ce soir : « il faut fermer les frontières ». Un mot d’ordre auquel le camp démocrate entend s’opposer vigoureusement pour défendre le caractère ouvert et multiculturel de Berlin.