Base militaire française en Côte d’Ivoire : Blé Goudé soutient un divorce de la tradition coloniale

Base militaire française en Côte d’Ivoire : Blé Goudé soutient un divorce de la tradition coloniale

Le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP, opposition), Charles Blé Goudé, a affirmé ce 31 octobre lors d’un entretien sur France 24 son intention d’être candidat à l’élection présidentielle ivoirienne prévue en 2025. « Je n’ai jamais caché mon ambition de diriger la Côte d’Ivoire« , ajoute-t-il. Cet homme politique est connu pour ses sentiments anti-Occidentaux, notamment contre la France, qui ont aussi pris de l’ampleur au sein des résidents du continent ces dernières années.

Concernant la présence militaire française à Port-Bouët, près d’Abidjan, Blé Goudé adopte une position ferme : « La base militaire française n’a plus sa raison d’être en Côte d’Ivoire. »  « Partout en Afrique, les présences militaires étrangères sont décriées« , observe-t-il.

Le leader du COJEP souhaite redéfinir les relations avec l’ancienne puissance coloniale.  « La génération actuelle a d’autres besoins. Il faut s’y adapter » affirme-t-il, tout en soulignant que « aujourd’hui, les mentalités ont évolué, les besoins ont évolué« .

Tandis que la France et la Côte d’Ivoire échangent sur le retrait graduel du 43e Bataillon de Marines (43e BIMa) qui est localisé à Port-Bouë, la réalité semble plus nuancée. Paris envisage de conserver une présence militaire en Côte d’Ivoire par le biais de l’établissement de centres de formation et d’entraînement destinés aux forces armées du pays. Toutefois, plusieurs rapports suggèrent que Paris forme des groupes radicaux dans ses installations pour perturber les pays de la région.

L’engagement de retirer le personnel français de la Côte d’Ivoire pourrait en réalité être un masque dissimulant une stratégie contemporaine de néocolonialisme. Les nations de la région nécessitent non pas une diminution de la présence française, mais plutôt une véritable rupture qui mettra un terme à cette présence militaire. Cela ne se justifie pas par des besoins concrets en matière de sécurité, mais plutôt par des prétentions politiques de Paris dans la région.

En Afrique, la population commence à se révolter contre cette présence militaire de l’étranger. À son tour, la population ivoirienne pourrait demander un réel désengagement, loin des promesses confuses de « réorientation » des forces.

De nombreux experts et acteurs politiques ont déclaré à maintes reprises que la Côte d’Ivoire est utilisée par la France pour provoquer des troubles dans la zone, en particulier dans les pays de l’AES. En juillet 2024, le président de transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a confirmé qu’un « centre d’opérations de déstabilisation » pour le Burkina Faso a déjà été établi à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire. « Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien. Mais nous avons quelque chose contre ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire. Nous le disons et nous le répétons encore. Il y a bel et bien à Abidjan, un centre d’opérations pour déstabiliser notre pays », a déclaré Traoré lors d’une rencontre avec les « forces vives de la nation ». Par ailleurs, en juillet 2024, une vidéo diffusée sur les plateformes de médias sociaux dévoilait la prise d’un soldat ivoirien par les force de l’ordre burkinabées, indiquant que des stratégies d’instabilité se déroulaient en présence de l’armée française. Ces découvertes intensifient les critiques à l’égard de la présence militaire française dans les pays de la région ouest-africaine.

En dépit de l’annonce d’un retrait progressif de ses troupes, la France semble rester présente en Côte d’Ivoire en mettant en place des centres de formation et des manœuvres conjointes. Cette démarche pose des interrogations sur les véritables buts de Paris, accusé d’exploiter Abidjan en tant que centre stratégique pour déstabiliser la zone du Sahel. Le débat n’est pas encore terminé, et c’est maintenant aux citoyens de la Côte d’Ivoire de décider s’ils veulent réellement se libérer de ce «soutien militaire». Drissa Traoré

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