Bakary Sambe: « Les élections qui devraient être la fête de la démocratie deviennent des moments anxiogènes… »

Le Timbuktu Institute – African Center for Peace Studies a tenu, ce Mercredi 20 mars, un Atelier de restitution de l’étude sur les « Processus électoraux et conflits en Afrique sub-saharienne : pour une nouvelle approche de l’évaluation des risques stratégiques ».

Ce seminaire fut un cadre d’échanges sur les risques électoraux en Afrique subsaharienne, les conflits, les violences électorales et enjeux de stabilité, l’avenir de l’état de droit en Afrique subsaharienne, de même que les enjeux du leadership politique et, plus généralement, de la viabilité de la démocratie en Afrique subsaharienne.

5000 morts en dix ans…

Bakary Sambe a souligné l’importance du sujet des élections pour leur institut. En effet, d’après le Directeur de Timbuktu Institute, en tant que centre d’étude sur la paix, « on se rend compte que les élections qui devraient être à chaque fois la fête de la démocratie deviennent des moments anxiogènes« .

Ce qui selon lui, au regard des chiffres révélés lors de cet atelier, « 5000 morts en dix ans, rien que pour des processus électoraux litigieux, était important pour le Timbuktu Institute, d’abord de s’appuyer sur la recherche pour tirer des conclusions et formuler des recommandations en direction de nos classes politiques et en direction des citoyens de manière générale. Mais aussi, je crois que les élections sont importantes aujourd’hui, parce que nous devons désormais inclure dans l’analyse et l’évaluation des risques stratégiques, des risques liés aux processus électoraux non consensuels« .

Dans le cadre de notre action préventive…

Raison pour laquelle il s’estime heureux d’avoir convié, lors de cette rencontre, des sommités dont Adama Dieng, ancien Secrétaire général-adjoint des Nations Unies, Fodé Ndiaye, Président du Centre d’Excellence pour le Leadership et Management pour le Développement de l’Afrique, entre autres.

Il regrette ainsi que beaucoup de conflits, dans la sous-région, ont été déclenchés suite à des processus électoraux. « Donc, pour nous, c’était très important et ça rentre parfaitement dans le cadre de notre action préventive pour l’analyse des ces risques-là pour que nos gouvernants, la société civile puissent avoir des recommandations opérationnelles, les mettre en œuvre pour la paix et la stabilité dans notre sous région« , a-t-il conclu.

« La fonction de l’élection c’est de réguler…

Pour sa part, Babacar Ndiaye, chercheur principal au Timbuktu Institute estime que c’est une question qui concerne toute l’Afrique Subsaharienne. « Les contenus du rapport ont une pertinence pour tous les pays où il y a eu des litiges électoraux, des risques de violences. Et il y’en a eu au Sénégal… Et nous, l’idée c’était d’aller à la gestion de la sécurisation opérationnelle des questions électorales pour aller au fond, pour regarder la dimension stratégique que la question électorale représente« , a-t-il soutenu.

Avant de poursuivre : « Cela, à partir d’études qui ont montré de 2014 à 2012 seulement, 5000 morts liés juste au processus électoral… Et d’après les études, à partir du moment où vous avez 25 personnes décédées dans une confrontation entre un Etat et un groupe inorganisé, c’est la guerre. Et si on multiplie, c’est plusieurs guerres. Et ce n’est pas normal, alors que la fonction de l’élection c’est de réguler de manière pacifique les clivages et les contentieux dans les sociétés de manière démocratique pour éviter la violence et donner les légitimités politiques aux Etat, en permettant au citoyens de participer, de choisir eux-même leurs dirigeants, qui est la condition de la stabilité et de la paix dans tout Etat« .

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