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Baba Diop : « Le Sénégal doit se doter d’une cinémathèque nationale »

Le cinéaste Baba Diop souligne la nécessité de créer une cinémathèque nationale au Sénégal. Selon lui, la production cinématographique sénégalaise, en plein essor, manque cruellement d’un lieu de conservation et de valorisation.

Un patrimoine cinématographique en danger

Baba Diop déplore l’absence d’une structure pérenne pour archiver les films sénégalais. Il rappelle l’existence éphémère de la Cinémathèque Sénégalaise dans les années 1980, dirigée par Tidiane Aw. Cette institution achetait les droits non commerciaux des films, contribuant ainsi à la préservation du patrimoine cinématographique national et à sa diffusion lors d’événements culturels à l’étranger.

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Le cinéaste évoque le cas de Boudjemaâ Karèche, ancien directeur de la Cinémathèque d’Alger, récemment primé pour son travail de sauvegarde du cinéma africain et arabe. Il insiste sur l’urgence de suivre cet exemple au Sénégal.

Une production foisonnante, mais sans lieu de conservation

Baba Diop met en avant la croissance de la production cinématographique sénégalaise ces dernières années, notamment grâce au Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique (FOPICA). Cependant, l’absence de cinémathèque menace la pérennité de ces œuvres, qu’il s’agisse de films d’étudiants, de productions collectives ou de documentaires.

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Malgré l’existence d’une salle de numérisation et de catalogage des archives des Actualités Sénégalaises à la Direction du Cinéma, le cinéaste s’interroge : « Où peut-on voir des films sénégalais en dehors des salles conventionnelles ? »

L’importance d’une cinémathèque nationale

Pour Baba Diop, une cinémathèque nationale est essentielle pour la conservation, le classement, la restauration et la transmission du patrimoine cinématographique. Elle permettrait aux cinéphiles, chercheurs, cinéastes et historiens d’accéder aux films et de mieux comprendre l’évolution des esthétiques. De plus, l’adhésion à des réseaux internationaux comme la Fédération Internationale des Archives du Film (FIAF) faciliterait les échanges avec d’autres cinémathèques, comme celle de Bologne ou du Québec.

Un appel à la mobilisation

Le cinéaste appelle à une collaboration entre différentes structures comme l’EBAD, la DCI, la RTS, les bibliothèques universitaires et l’Association Mamy Watta pour créer une cinémathèque nationale. Il propose différentes options : une structure régie par la loi 1901 à caractère d’utilité publique, l’extension des compétences de la DCI, ou la création d’une grande bibliothèque nationale intégrant une cinémathèque. Il conclut en rappelant l’exemple de la Cinémathèque française, fondée par Henri Langlois et Georges Franju pour sauvegarder les films muets.

Selon Sud Quotidien, le cinéma sénégalais est en pleine mutation.

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