Amadou Gueye (Yitté Sénégal) répond à Aissata Tall Sall : « L’impunité n’a pas sa place dans la justice sénégalaise »
Le débat autour de la loi d’amnistie et des crimes commis sous le régime actuel a pris une tournure sensible ces dernières semaines.
À l’occasion de récentes déclarations de Me Aissata Tall Sall, ancienne ministre de la Justice, qui a plaidé pour l’amnistie des actes commis sous l’administration de Macky Sall, des voix s’élèvent pour dénoncer cette position et rappeler l’importance de la justice dans notre démocratie. Parmi celles-ci, Amadou Gueye, juriste de formation et dirigeant du mouvement Yitté Sénégal, a vigoureusement réagi, plaidant pour une justice sans compromis, qui ne laisse aucun espace à l’impunité.
L’intangibilité des Droits acquis : Un principe en danger ?
Amadou Gueye, dans une déclaration récemment partagée avec la presse, a fermement réagi aux propos de Me Aissata Tall Sall, soulignant qu’“il n’existe aucune intangibilité des droits acquis, surtout en droit pénal.” Selon lui, il est impératif de comprendre que les actes criminels, notamment ceux commis dans le cadre d’une répression étatique systématique, ne peuvent être couverts par aucune amnistie. M. Gueye rappelle que “rien n’est au-dessus de la souveraineté du peuple”, et que des lois injustes peuvent toujours être révoquées par la volonté populaire. “Si une loi a été promulguée, elle peut également être abrogée, notamment lorsqu’elle protège des auteurs de crimes contre l’humanité”, a-t-il insisté. Pour M. Gueye, ces crimes sont indéfendables et aucune loi ne peut les blanchir.
Les crimes du régime Macky Sall : Entre répression et impunité
Amadou Gueye n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a évoqué les événements tragiques du 17 juin et des jours qui ont suivi, où des manifestants ont été tués par les forces de l’ordre. Pour lui, ces actes ne peuvent être ni oubliés ni amnistiés. Il affirme que “les meurtres de ces manifestants non armés, exécutés au vu de tous, ne peuvent être justifiés par aucune loi d’amnistie”.
M. Gueye met également en lumière la responsabilité directe de l’État, citant le rôle du procureur, du ministre de la Justice et du président Macky Sall, qui auraient, selon lui, empêché l’ouverture d’enquêtes et précipité les enterrements pour dissimuler la vérité. “Ces crimes d’État sont irréversibles et ne doivent pas être couverts par des lois spéciales ou par l’immunité”, a-t-il ajouté.
Pour le leader de Yitté Sénégal, il ne fait aucun doute que “les victimes de ces exactions sont des citoyens à part entière qui ont droit à la vérité et à la réparation”. Il appelle donc à une justice sans complaisance, qui ne soit pas influencée par des considérations politiques ou de stabilité, mais qui s’engage à rendre des comptes, en particulier pour les crimes d’État. “L’impunité ne peut être la réponse aux abus de pouvoir. Il est essentiel de briser ce cycle de violence et de ne pas permettre aux responsables de s’échapper”, déclare Amadou Gueye. L’État doit faire face à son obligation internationale de rendre la justice, seul gage d’une stabilité durable.
Un appel à la réparation et à la vérité
Dans sa prise de position, Gueye insiste également sur le rôle de la justice internationale et sur les obligations du Sénégal vis-à-vis de ses engagements en matière de droits humains. “Le Sénégal a une responsabilité morale et juridique, non seulement envers ses citoyens, mais aussi envers la communauté internationale, de juger les crimes internationaux et d’en rendre des comptes”, a-t-il précisé.
“Nous devons nous rappeler que notre pays a joué un rôle de premier plan dans la ratification du Statut de Rome et dans la mise en place de la Cour pénale internationale”, a-t-il rappelé, soulignant que le Sénégal doit être un modèle pour l’Afrique en matière de justice et de droits humains. Nous avons tout fait pour rendre la justice sur des faits commis au Tchad, alors fermer les yeux sur les crimes commis sur notre sphère territoriale serait un paradoxe indéfendable. Amadou Gueye a également évoqué la question de la réparation pour les victimes de la répression, soulignant qu’il est “inacceptable que des familles aient été privées de vérité et de justice”. Selon lui, la réconciliation nationale ne pourra se faire que si les victimes obtiennent la reconnaissance de leurs souffrances et si les coupables sont traduits en justice.
“La justice ne peut se faire sans réparation, et la réparation passera par un procès juste et équitable. Cette réparation doit être garantie par l’État, pour les victimes, leurs familles et la société dans son ensemble”, conclut Gueye.
Vers un avenir de justice et de paix
Au-delà de sa critique virulente des positions de Me Aissata Tall Sall, Amadou Gueye appelle à une réflexion collective sur l’avenir du Sénégal, un avenir qui, selon lui, doit être fondé sur la justice comme le souligne Son Excellence Bassirou Diomay Faye, Président de la République du Sénégal, la vérité et la réparation. “Nous devons réécrire les règles de notre société pour qu’elles soient fondées sur des principes d’équité et de respect des droits humains”, a affirmé le cadre de l’Agetip.
Pour le leader du mouvement Yitte Sénégal, il est crucial que les générations futures puissent vivre dans un pays où la justice est rendue, sans fausse réconciliation ni faux compromis.
Il conclut qu’avec ces hommes intégrés dans l’actuel régime qu’il soutient fermement, l’espoir est plus que permis.
D’accord tous les responsables pouvoir et opposition devaient payé
La justice doit aller jusqu’au bout tout les coupables envoyé en prison